Le président des États-Unis Barack Obama a promulgué vendredi la loi budgétaire couvrant le solde de l'exercice 2011, soit jusqu'à fin septembre, fruit d'un accord controversé avec les républicains qui avait permis il y a une semaine d'éviter de justesse une paralysie de l'État.

M. Obama s'est acquitté de cette formalité au lendemain de l'approbation du texte par la Chambre des représentants contrôlée par ses adversaires républicains et le Sénat aux mains de ses alliés démocrates, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

Ces votes ont mis un point final à des semaines d'âpres négociations entre les deux partis. Le 8 avril, républicains et démocrates avaient annoncé un accord une heure à peine avant minuit. À défaut, les services non essentiels du gouvernement fédéral auraient dû fermer et quelque 800 000 employés auraient été suspendus.

Le texte prévoit une réduction des dépenses budgétaires de 38,5 milliards de dollars par rapport à 2010. Les budgets des transports, de l'environnement ou de l'aide internationale en font notamment les frais.

Mais cet accord n'en reste pas moins source de division au sein des deux camps; à gauche, une poignée de démocrates estiment que les coupes sont trop sévères. Et sur l'aile droite des républicains, les ultraconservateurs du tea party en demandent davantage. Cinquante-neuf d'entre eux ont rejeté le compromis jeudi à la Chambre.

Cette bataille législative en préfigure au moins deux autres: le débat sur le budget 2012 et celui sur le nécessaire relèvement du plafond de la dette (14 290 milliards de dollars), avec en toile de fond la campagne électorale de la présidentielle de 2012 qui vient de s'amorcer.

Comme la loi de finances du Pentagone pour l'exercice 2011 que M. Obama avait promulguée le 7 janvier, le texte du Congrès contient des dispositions empêchant de facto la fermeture de Guantanamo, notamment l'usage d'argent fédéral pour transférer des détenus de la prison militaire située sur l'île de Cuba vers le territoire américain ou dans des pays tiers.

«Malgré mes fermes objections vis-à-vis de ces dispositions, j'ai signé cette loi car il est important d'empêcher une interruption du financement du gouvernement fédéral, dont nos activités militaires, pendant le reste de l'exercice budgétaire 2011», a expliqué M. Obama.

«Mon administration oeuvrera avec le Congrès à essayer d'annuler ces restrictions, tentera de compenser leur portée et s'opposera à toute tentative de les proroger à l'avenir», a assuré M. Obama dans la même formulation que celle qu'il avait employée le 7 janvier.

Le 5 avril, la Maison-Blanche avait réitéré son engagement à fermer à terme la prison de Guantanamo, malgré la décision annoncée la veille de juger les cinq accusés du 11-Septembre sur la base américaine de l'île de Cuba, une décision prise face à l'interdiction imposée par le Congrès de transférer des détenus de Guantanamo sur le sol américain afin de les juger.