Washington restait jeudi soir menacée d'une paralysie imminente de l'administration, faute d'accord sur le financement de l'État fédéral entre les républicains de la Chambre des représentants et le camp du président Barack Obama.

Vingt-six heures avant une possible fermeture d'une partie des services gouvernementaux, M. Obama et les dirigeants du Congrès se sont séparés une nouvelle fois jeudi soir sans résultat, même si, selon le président, les désaccords entre les deux camps se sont encore réduits.

«Nous avons fait quelques progrès supplémentaires ce soir», a-t-il déclaré face aux journalistes.

Le président démocrate a par ailleurs dit attendre tôt vendredi une réponse des républicains sur un accord quant à un budget couvrant la fin de l'exercice 2011, jusqu'au 30 septembre.

«J'espère que nous pourrons annoncer aux Américains assez tôt que nous avons échappé à une paralysie et qu'un accord a été conclu», a-t-il affirmé.

«Il n'y a rien de certain pour l'instant. Mais je m'attends à une réponse tôt dans la journée», a-t-il ajouté, alors que la Maison Blanche annonçait qu'un déplacement de M. Obama dans l'Indiana (nord) vendredi avait été repoussé à une date ultérieure.

Dans un communiqué commun, le président de la Chambre, John Boehner, et le chef démocrate de la majorité au Sénat, Harry Reid, ont indiqué avoir «cerné les problèmes, mais nous ne sommes pas encore parvenus à un accord».

«Nous allons continuer à travailler toute la nuit pour essayer de résoudre les désaccords qui persistent», ont-ils promis.

Faute de budget pour le solde de l'exercice, l'administration et ses services non-essentiels seront paralysés à partir de vendredi à minuit, synonyme d'une suspension de 800 000 employés fédéraux. Les parcs nationaux devront fermer, les visas ne seront pas délivrés et les feuilles d'impôt pas traitées.

M. Obama a mis en garde contre les conséquences sur l'économie américaine, qui se remet à peine de la pire crise depuis les années 1930.

Les réunions à la Maison Blanche se succèdent depuis mercredi, en vain.

De retour au Sénat jeudi soir, M. Reid a confirmé que M. Obama avait «fixé une échéance tôt (vendredi) matin», mais n'a pas caché son pessimisme.

«J'espère que nous pourrons y parvenir. Je n'en suis pas tellement sûr, mais je l'espère beaucoup», a-t-il ajouté.

Plus tôt jeudi, M. Reid avait déploré que les républicains insistent pour ajouter dans la loi de finances des mesures «idéologiques» contre l'avortement ou pour limiter la réglementation sur l'environnement. Ce type de mesure est d'usage habituel au Congrès, avait rétorqué M. Boehner.

M. Reid avait également affirmé que les républicains seraient responsables «si ce gouvernement est paralysé».

Mais les républicains s'en défendent. Ils continuent d'assurer que leur objectif n'est pas de fermer les services administratifs, mais de réduire les dépenses.

Parallèlement, la Chambre a adopté jeudi une loi de finance provisoire d'une semaine pour empêcher le blocage de l'administration, malgré la menace de veto de M. Obama qui veut, lui, un accord sur une loi couvrant le reste de l'exercice.

Le texte a toutefois peu de chance d'être adopté au Sénat.

Sur l'ensemble de l'exercice en cours, les républicains souhaiteraient réduire les dépenses de 61 milliards de dollars, mais pourraient revoir leurs demandes à la baisse malgré la pression des ultra-conservateurs du «tea party» qui réclament des réductions plus drastiques.

Les démocrates sont prêts à accepter de réduire les dépenses d'au moins 33 milliards pour le reste de l'exercice.