Vendredi soir, faute d'un accord sur le budget 2011, quelque 800 000 fonctionnaires américains tomberont en chômage temporaire, entraînant une paralysie de l'État fédéral dont les conséquences pourraient miner la reprise économique, selon Barack Obama.

«Lorsque le gouvernement cesse ses activités, un entrepreneur qui attendrait de décrocher un prêt public pourrait ne pas ouvrir, et ceux qui prévoyaient embaucher n'auraient pas de travail», a déclaré le président américain hier lors d'une visite dans une usine de Pennsylvanie.

«Ce sont des choses qui affectent les familles moyennes tous les jours, et cela affecterait notre économie au moment où elle commence à repartir», a-t-il ajouté.

Ce message était destiné autant à la population américaine qu'aux républicains du Congrès. Ceux-ci réclament de 40 à 61 milliards de dollars de réductions supplémentaires pour le reste de l'exercice budgétaire 2011, qui prend fin le 30 septembre. Les démocrates ont accepté des coupes de 33 milliards de dollars.

L'impasse entre les deux camps découle du fait que le budget 2011 n'a toujours pas été adopté. Depuis le début de l'exercice budgétaire courant, six lois de finances provisoires ont assuré le financement des activités de l'État fédéral. La sixième arrive à échéance vendredi soir.

Lutte contre le déficit

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a annoncé hier son intention de tenir aujourd'hui un vote sur une nouvelle loi de finances provisoire qui permettrait de financer l'État fédéral une semaine de plus. Il a par ailleurs reproché au chef de la Maison-Blanche de ne pas jouer un rôle constructif dans la lutte contre le déficit.

«J'aime le président en tant que personne, mais un président doit montrer la voie. Il ne l'a pas fait avec le budget l'année dernière et de façon évidente, il ne l'a pas fait avec celui de cette année», a-t-il dit hier après une réunion avec les représentants de son parti.

Le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a déjà laissé entendre qu'il s'opposerait à une nouvelle loi de finances provisoire.

À l'issue d'une rencontre à la Maison-Blanche avec John Boehner et Harry Reid, tard mercredi soir, le président Obama a affirmé que les différends entre les deux camps sur le budget étaient en train de se réduire, afin d'éviter un premier blocage de l'État fédéral depuis ceux de 1995 et 1996, survenus au cours d'une confrontation semblable entre le président républicain de la Chambre des représentants Newt Gingrich et le président démocrate Bill Clinton.

Lors d'une paralysie de l'administration fédérale, seuls les services essentiels fonctionnent, dont ceux liés à la sécurité. Avec l'AFP