Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé que les différends entre républicains et démocrates sur le budget étaient en train de se réduire, à l'issue d'une rencontre mercredi soir avec des responsables du Congrès pour éviter la paralysie de l'État qui menace.

«J'ai trouvé que les discussions étaient franches, constructives. Elles ont réduit les différends et clarifié les questions qui restent à régler», a déclaré M. Obama, après avoir reçu pendant 90 minutes dans son bureau le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner et le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid.

«Je reste confiant dans le fait que si nous voulons sérieusement parvenir à quelque chose, nous devrions être capables de conclure un marché et d'éviter une paralysie» des services non-essentiels du gouvernement fédéral, a poursuivi le président.

La Chambre des représentants contrôlée depuis janvier par les républicains et le Sénat où les alliés démocrates de M. Obama détiennent la majorité doivent tous deux approuver une loi de finances pour le solde de l'exercice fiscal 2011 (prenant fin en septembre) afin qu'elle prenne effet.

Les élus, engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer sur le niveau des dépenses, ont jusqu'à vendredi soir pour trouver un accord, sans quoi les services non essentiels de l'administration devront fermer et environ 800 000 fonctionnaires fédéraux verront leurs salaires suspendus.

Plus tôt mercredi, M. Obama avait affirmé qu'une telle éventualité risquait de «briser net» les progrès récemment enregistrés par l'économie américaine qui se relève à peine de la pire crise depuis les années 1930.

La majorité républicaine de la Chambre a annoncé qu'elle soumettrait au vote jeudi une nouvelle loi de finance provisoire au titre de 2011. M. Boehner a précisé que ce plan provisoire permettrait à l'Etat fédéral de fonctionner une semaine supplémentaire.

Mais le chef républicain s'en est aussi pris à M. Obama à l'issue d'une réunion avec ses troupes. «J'apprécie le président en tant que personne, mais un président doit montrer la voie. Il ne l'a pas fait sur le budget de l'année dernière, et de façon évidente, il ne le fait pas sur celui de cette année», a-t-il déploré avant de rencontrer M. Obama.

De son côté, M. Reid a estimé que M. Boehner était otage des conservateurs de l'influente mouvance du Tea Party. «Le président de la Chambre doit faire un choix (...) entre ce que le Tea Party veut et ce dont le pays a besoin», a-t-il affirmé.

Les républicains ont suffisamment de voix pour faire adopter une nouvelle loi de finance provisoire, qui serait la septième depuis le début de l'exercice budgétaire. Mais côté Sénat, M. Reid a fait savoir qu'il n'était pas favorable à une nouvelle loi de court terme.

«Nous avons été plus que raisonnables», a dit M. Reid mercredi soir devant le Sénat avant d'ajouter: «nous avons fait plus de la moitié du chemin». «Si les républicains prennent au sérieux la conduite de ce pays, tout ce qu'ils ont à faire est de dire "oui"», a-t-il lancé.

Sur l'ensemble de l'exercice en cours, les républicains exigent de réduire les dépenses de 61 milliards de dollars, mais pourraient revoir leurs demandes à la baisse malgré la pression du «Tea Party». Les démocrates sont prêts à accepter de réduire les dépenses de 33 milliards de dollars pour le reste de l'exercice.

Les négociations doivent se poursuivre pendant toute la nuit de mercredi à jeudi. Mercredi soir, M. Obama a prévenu que leur réussite allait «requérir un sens de l'urgence suffisant de la part de toutes les parties impliquées».