Les femmes souhaitant se faire avorter dans le Dakota du Sud devront attendre trois jours et consulter un centre d'aide à la grossesse avant de subir l'intervention en vertu d'une loi adoptée mardi par le gouverneur républicain de l'État, Dennis Daugaard.

Dans les minutes suivant l'annonce, des groupes militant pour le droit à l'avortement ont indiqué qu'ils déposeraient une poursuite contre la loi, qui pourrait selon certains empêcher les femmes vivant dans des régions rurales situées à plusieurs kilomètres de l'unique clinique d'avortement du Dakota du Sud, à Sioux Falls, de se faire avorter.

M. Daugaard, qui n'a pas accordé d'entrevues après avoir signé la loi, a déclaré dans un communiqué qu'il s'était entretenu avec les avocats de l'État qui défendront la mesure en cour et avec un commanditaire qui a promis d'amasser des fonds pour financer la bataille juridique. Les représentants de l'État estiment que défendre la loi pourrait coûter entre 1,7 et 4,5 millions de dollars.

Toujours dans le communiqué, le gouverneur Daugaard a soutenu que l'objectif était réduire le nombre d'interruptions volontaires de grossesse en encourageant les femmes à considérer d'autres solutions. Il a dit espérer qu'elles profiteraient de ces trois jours pour prendre de bonnes décisions.

Environ la moitié des états américains, dont le Dakota du Sud, imposent une période d'attente de 24 heures pour un avortement. Toutefois, la nouvelle loi est la première à décréter un délai de trois jours et à exiger que les femmes consultent un centre d'aide à la grossesse. Ces centres sont réputés pour dissuader les patientes de se faire avorter.

Selon la loi, qui entrera en vigueur le 1er juillet, seul un médecin ayant personnellement rencontré la patiente et établi qu'elle avait librement pris sa décision pourra fixer une date pour l'intervention qui devra obligatoirement avoir lieu 72 heures après cette première consultation.