Le bras de fer qui oppose depuis des semaines le gouverneur républicain du Wisconsin aux syndicats s'est poursuivi ce week-end à Madison, la capitale de l'État, où près de 100 000 personnes ont manifesté samedi selon la police.

Les manifestants protestaient contre la loi, adoptée jeudi par le Sénat du Wisconsin à majorité républicaine et ratifiée vendredi par le gouverneur, qui prive les syndicats des employés de l'État de presque tous leurs droits en matière de négociation collective, à l'exception des négociations salariales.

Le gouverneur républicain, Scott Walker, à l'origine de cette loi, avait expliqué qu'elle donnerait plus de souplesse au gouvernement et lui permettrait de réaliser des économies budgétaires de 300 millions de dollars sur les deux prochaines années, et lui éviterait d'avoir à procéder à des licenciements.

«Je crains que nous n'assistions à la mort de la classe moyenne», a déclaré un des manifestants, Tom Bridge, 60 ans, un imprimeur syndiqué à la retraite.

Le rassemblement de samedi comptait aussi des agriculteurs, certains juchés sur leurs tracteurs, et portant des pancartes proclamant par exemple: «le budget de Walker guerre aux travailleurs et à la classe moyenne».

Lou Miller, 63 ans, un producteur laitier, s'est dit inquiet des inégalités croissantes de revenus aux États-Unis et de l'érosion des salaires de la classe moyenne.

«Si la classe laborieuse continue de se désintégrer comme cela a été le cas au cours des 30 dernières années, les agriculteurs vont connaître des temps difficiles», a-t-il dit.

Les républicains du Wisconsin ont fait des émules: les gouverneurs républicains de 36 États, certains issus des élections de mi-mandat en novembre dernier, prévoient de légiférer contre les syndicats, une source majeure de financements et d'électeurs pour le parti démocrate.