Treize États américains ont écrit au ministère de la Justice à Washington pour demander de l'aide afin de se fournir en thiopental, l'anesthésiant utilisé dans les exécutions capitales, qui n'est plus fabriqué aux États-Unis.

«Nous allons étudier la demande», a assuré jeudi à l'AFP Alisa Finelli, une porte-parole du ministère américain de la Justice.

Les États-Unis sont depuis la fin de l'été 2010 en rupture de stock de thiopental, l'anesthésiant validé par la Cour suprême pour les exécutions.

Ce produit permet d'endormir le condamné afin qu'il ne souffre pas lors de l'injection des deux autres produits, un qui paralyse les muscles, l'autre qui arrête le coeur. Dans certains États il est juste administré à dose mortelle.

Dans la lettre, dont la chaîne américaine CNN s'est procuré copie, les 13 états sollicitent l'aide de Washington pour «trouver un fournisseur adéquat de thiopental ou bien pour qu'il mette ses propres ressources de thiopental à disposition des États».

Trente-cinq des cinquante États américains ont inclus la peine de mort dans leur Constitution. Plusieurs exécutions ont dû être reportées un peu partout depuis que l'anesthésiant est en rupture de stock.

Certains États comme le Texas ou l'Ohio disposent encore de quelques doses pour procéder à des exécutions. Mais, soit parce qu'ils n'en ont plus, soit parce que leurs doses arrivent à expiration, d'autres ont trouvé des expédients, comme l'Oklahoma qui a substitué au thiopental un anesthésiant utilisé couramment pour l'euthanasie des animaux.

Le seul laboratoire autorisé par la FDA (Food and Drug administration) à fabriquer le thiopental sur le sol américain a annoncé en janvier qu'il cessait complètement sa production, en raison de l'utilisation qui en est faite pour les exécutions capitales.

Six condamnés à mort américains ont porté plainte le 2 février à Washington contre la FDA pour avoir autorisé certains États à importer du thiopental de Grande-Bretagne. La FDA, qui n'a pas commenté cette plainte, avait fait savoir en janvier qu'elle ne souhaitait pas intervenir dans ce dossier, s'en remettant aux forces de l'ordre.

L'association britannique de défense des droits Reprieve a estimé dans un communiqué que le ministre américain de la Justice Eric Holder pouvait «justifier» de ne pas accéder à la demande des États «parce que ce n'est pas dans les attributions de son ministère».