Plusieurs élus de la Chambre des représentants américaine ont critiqué mercredi la politique du président Barack Obama face aux événements d'Égypte et à la situation politique au Liban.

«En Égypte et au Liban, nous n'avons pas su tirer avantage efficacement de l'aide américaine pour la promotion des forces démocratiques», a dit la présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, Ileana Ros-Lehtinen, mercredi lors d'une audition examinant les «évolutions récentes» dans ces deux pays.

En Égypte, «l'administration n'a pas su saisir l'occasion de pousser à des réformes», a estimé Mme Ros-Lehtinen. Au Liban, où le Hezbollah a fait tomber le gouvernement début janvier, les États-Unis manquent d'une «stratégie à long terme», selon l'élue républicaine.

Les critiques sont également venues du côté démocrate. «En Égypte, j'ai peur que nous arrachions l'échec des mains du succès», a ironisé le représentant Gary Ackerman.

«L'administration Obama semble maintenant hésiter entre un vrai soutien aux doléances des Égyptiens, ou bien un retour à la stabilité avec une apparence de changement», a dit l'élu démocrate.

De son côté, le directeur du Washington Institute for Near East Policy, Robert Satloff, qui était interrogé par les élus, s'est montré très critique envers la position du président par rapport à la question du retrait du président Hosni Moubarak du pouvoir. «Moubarak a dit «huit mois», Obama a dit «maintenant». Chaque jour depuis lors est une victoire pour Moubarak», a affirmé M. Satloff.

Elliott Abrams, un ancien des administrations Reagan et Bush fils, a salué la politique de son ancien patron.

«Le président Bush avait raison lorsqu'il a adopté un Programme de la Liberté (Freedom agenda) pour le Moyen-Orient», a-t-il dit.

Mercredi, des milliers de personnes étaient toujours mobilisées sur la place Tahrir au Caire, au 16e jour de la contestation populaire dans le plus peuplé des pays arabes.