L'ancien ministre américain de la Défense Donald Rumsfeld a révélé mardi que Saddam Hussein avait offert une prime de 60 millions de dollars pour l'assassinat de ses filles et menaçait également les filles du président américain George W. Bush.

«J'étais inquiet», a raconté M. Rumsfeld dans l'émission Good Morning America sur ABC, au cours de sa première entrevue télévisée depuis qu'il a quitté ses fonctions il y a plus de quatre ans.

«Bien sûr, le président et sa famille bénéficiaient de la protection du Secret Service», le corps d'élite chargé de la sécurité des personnalités publiques, a expliqué M. Rumsfeld.

«Ma famille n'en bénéficiait pas. Et cela a été un moment un peu étrange», a-t-il raconté à propos d'une réunion consacrée à la sécurité nationale en 2003, au cours de laquelle le complot visant ses filles lui a été révélé.

M. Rumsfeld, qui a deux filles et un fils, a raconté que George W. Bush lui avait conseillé de ne pas prendre cette menace à la légère car les forces américaines avaient tué les deux fils de Saddam et son petit-fils en juillet 2003.

«J'ai fait un commentaire, du genre "merci", ou quelque chose comme cela, et le président m'a regardé dans les yeux et m'a dit: "vous feriez bien de prendre la menace au sérieux"», a-t-il raconté. «Et bien sûr, je l'ai prise au sérieux. Mais j'étais aussi réaliste et il n'y avait pas grand chose à faire contre cela».

M. Rumsfeld était interviewé dans le cadre de la tournée de promotion de son livre de mémoires, Known and Unknown (non traduit en français), qui retrace sa longue carrière sous les administrations républicaines, de Nixon à Bush fils.

Il a également publié en ligne quelque 2000 documents sur ses activités publiques, dont beaucoup le montrent sous un jour positif - à l'écoute des interrogations des militaires par exemple -, contrastant avec ses déclarations publiques de l'époque.

M. Rumsfeld a aussi un compte Twitter, RumsfeldOffice. Il y a écrit dimanche que «100 ans après la naissance de Reagan, il est bon de se souvenir que la guerre froide n'a pas seulement pris fin, elle a été gagnée».