Les partisans de l'ex-général laotien Vang Pao, qui avait commandé une «armée secrète» de guérilleros hmongs soutenue par la CIA pendant la guerre du Vietnam, ont appelé samedi le président américain Barack Obama à autoriser son inhumation avec les honneurs au cimetière national militaire d'Arlington, près de Washington.

L'ex-général, combattant naturalisé américain qui avait d'abord soutenu la puissance coloniale française puis les Américains, est décédé début janvier à 81 ans en Californie (ouest).

Selon l'un de ses amis, Charlie Waters, le général avait émis le souhait d'être enterré au cimetière d'Arlington, où reposent des centaines de milliers de héros des guerres américaines.

«Nous avons été très déçus d'apprendre que la demande d'inhumation du général Vang Pao a été refusée», a indiqué le comité chargé de l'organisation des obsèques du vétéran.

«Nous espérons que le président (Barack) Obama et le secrétaire à la Défense l'autoriseront», selon un communiqué au nom «de la famille de Vang Pao, des Hmongs américains, des vétérans du Vietnam et des amis».

Jusqu'à 40 000 Hmongs pourraient assister aux cérémonies funèbres qui devraient se dérouler pendant quatre jours, conformément à la tradition de ce peuple.

Vang Pao était né en 1929 dans la province de Xieng Khouang, dans le centre du Laos, au sein de la communauté des Hmongs, un peuple de montagnards originaire de Chine.

Adolescent, il prend les armes contre les troupes japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d'être formé par l'armée française. Après le départ des Français en 1954, il gravit les échelons de l'armée royale jusqu'à devenir le premier Hmong à obtenir le grade de général.

Mais le pays voit déborder le conflit du Vietnam voisin. Prenant fait et cause pour les Américains, Vang Pao dirige, contre les forces communistes vietnamiennes et laotiennes, une armée secrète composée de Hmongs, d'autres combattants laotiens et de mercenaires thaïlandais.

Après la victoire des communistes du Pathet Lao en 1975, quelque 300 000 Laotiens fuient le pays, dont la moitié de Hmongs, y compris le général.

Quelques milliers de Hmongs se réfugient dans la jungle, entretenant jusqu'à récemment une rébellion sporadique.

Après sa fuite, Vang Pao s'est installé aux États-Unis où il est resté la figure de proue des réfugiés hmongs, n'abandonnant jamais le rêve de ramener son peuple à la maison.

En juin 2007, il avait été arrêté avec d'autres pour sa participation présumée à un complot contre le régime de Vientiane. Avant d'être blanchi deux ans plus tard par la justice californienne.