Le président Barack Obama s'est rendu mercredi sur le terrain au lendemain de son discours sur l'état de l'Union lors duquel il a demandé, à contre-pied de ses adversaires républicains, que les Etats-Unis investissent pour rester compétitifs.

M. Obama, à peine 12 heures après avoir terminé son allocution devant le Congrès, a atterri au Wisconsin et y a visité coup sur coup trois usines. Dans la première, il a renouvelé son appel à des investissements publics pour stimuler l'innovation, clé de la future prospérité de son pays selon lui.

Devant quelques dizaines d'employés d'Orion Energy Systems, une société spécialisée dans la technologie des énergies «vertes» à Manitowoc (300 km au nord de Chicago), M. Obama a repris l'analyse selon laquelle la mondialisation a changé les règles du jeu.

«En ces temps nouveaux et difficiles, alors les États-Unis se retrouvent face à une concurrence plus ardue qu'avant de la part de pays dans le monde entier, nous devons étoffer notre jeu», a affirmé le président.

La Maison-Blanche a souligné qu'Orion Energy Systems avait bénéficié d'un regain d'activité grâce à de récentes incitations fiscales encourageant les sociétés à investir dans les énergies «vertes».

Poursuivant sur la lancée de l'optimisme qu'il avait affiché mardi soir, M. Obama s'est écrié: «je ne pense pas à la seconde place. Je ne joue que pour une place, et c'est la première», une citation d'un champion d'une équipe locale de football.

Également au Wisconsin, un État considéré comme important dans la perspective de la présidentielle de 2012 à laquelle il sera de toute évidence candidat pour un second mandat, le président a visité une usine d'aluminium dont la direction prévoit d'augmenter de 30% le nombre de ses ouvriers en 2011.

Il a conclu son passage à Manitowoc, écourté en raison d'une tempête de neige menaçant la région de Washington, en se rendant dans une unité de production de mâts d'éoliennes, bavardant avec des soudeurs au pied d'énormes cercles métalliques.

Les succès de ces entreprises illustrent, selon la présidence, les aspirations de M. Obama à des États-Unis qui gagnent, «en innovant, en éduquant et en construisant mieux que le reste du monde», selon l'une des expressions-clé de son discours de mardi soir.

Il a alors affirmé que l'ordre économique mondial avait changé en une génération et appelé son pays à investir et à innover pour être à la hauteur du défi que représentent la mondialisation et la montée en puissance industrielle de pays comme la Chine et l'Inde.

«Oui, le monde a changé. La lutte pour les emplois est réelle. Mais cela ne doit pas nous décourager. Cela doit nous galvaniser», a déclaré le président, en appelant ses adversaires républicains à soutenir des investissements dans la recherche, l'enseignement et les infrastructures du XXIe siècle.

Mais les opposants républicains du président, désormais majoritaires à la Chambre des représentants et dotés d'une minorité de blocage renforcée au Sénat, ont campé sur leurs positions et affirmé que c'était au secteur privé d'investir. Ils ont insisté sur la nécessité de réduire les dépenses de l'État pour réduire les déficits et la dette.

Le chef de la majorité à la Chambre, Eric Cantor, a ainsi reconnu que M. Obama avait prononcé un «discours formidable». Mais «le président et moi-même n'allons pas être d'accord sur certaines choses», a-t-il ajouté, évoquant en particulier la nécessité de dépenser moins.