Le psychiatre de l'armée de terre américaine poursuivi pour une fusillade qui a fait 13 morts à la base de Fort Hood au Texas (sud) a été jugé sain d'esprit par les experts médicaux, ce qui ouvre la voie à la tenue d'un procès, selon une source proche du dossier.

S'il est jugé en cour martiale, Nidal Malik Hasan, poursuivi pour 13 chefs d'accusation de meurtres avec préméditation et 32 de tentatives de meurtre avec préméditation, risque la peine de mort.

Ni le bureau du procureur ni l'avocat militaire de Nidal Hasan, le colonel à la retraite John Galligan, n'ont souhaité confirmer la décision des experts médicaux. «Je ne pense pas que ce rapport, rédigé par un groupe de médecins et de psychologues cliniciens, constituera une entrave aux poursuites du gouvernement», a cependant déclaré mardi l'avocat à l'AFP.

Nidal Hasan a été rendu paraplégique par une balle reçue lors de l'échange de coups de feu le 5 novembre 2009. Il a été reconnu par de nombreux témoins comme étant la personne qui a ouvert le feu au hasard aussi bien sur ses collègues que sur des civils, en criant «Allahou akbar!».

Le drame avait créé un choc dans l'opinion américaine. Le haut commandement de l'armée a été soumis à d'intenses critiques pour avoir ignoré des signes avant-coureurs dans le comportement du commandant Hasan, qui correspondait par courriel avec l'imam radical Anouar Al-Aulaqui.

La décision d'un éventuel renvoi en cour martiale est désormais entre les mains du général Robert Cone, actuellement en Irak.

Par ailleurs, si un procès a lieu, cela n'empêchera pas la défense de pouvoir remettre en cause les conclusions du rapport d'experts sur la santé mentale de Nidal Hasan, a souligné Geoffrey Corn, avocat militaire et professeur à la faculté de droit de Houston (Texas).

La tenue d'un éventuel procès ne devrait pas avoir lieu avant un an au moins, souligne en outre un autre avocat militaire, Frank Spinner.