La Maison Blanche a laissé entendre que Barack Obama serait candidat à sa réélection en 2012, au moment où le président américain entamait jeudi la deuxième moitié de son mandat sur fond de sondages en hausse et d'une amélioration de l'économie.

«Je pense qu'il est probable que cela se produira, évidemment», a indiqué le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, après la publication par des médias américains d'informations sur une refonte de l'équipe présidentielle en vue d'une campagne électorale l'année prochaine.

«Le président va probablement s'inscrire (auprès de la commission électorale fédérale) à l'avenir et devenir officiellement candidat» à un second mandat de quatre ans, a précisé M. Gibbs lors d'un point de presse. La Constitution américaine limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

«Mais on peut dire sans se tromper que nous avons commencé à faire des progrès pour remettre notre économie sur pied, et je pense que le président veut continuer à faire cela», a ajouté le porte-parole.

Une candidature de M. Obama ne fait guère de doute, mais les déclarations de M. Gibbs ont constitué l'admission la plus nette jusqu'ici de la volonté du président de se représenter.

Un seul démocrate a passé deux mandats pleins à la Maison Blanche depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale: Bill Clinton, président de 1993 à 2001.

Les propos du porte-parole interviennent en outre deux ans jour pour jour après la prestation de serment de M. Obama sur les marches du Capitole, quand il était devenu le 44e président des Etats-Unis, et le premier dirigeant noir de la plus grande puissance mondiale.

Jeudi était aussi le 50e anniversaire de la prise de fonctions du président John F. Kennedy, auquel M. Obama devait rendre hommage en soirée.

Le New York Times s'est fait l'écho jeudi d'une refonte de la garde rapprochée de M. Obama et de la constitution d'une équipe spécialement chargée d'organiser sa campagne de réélection, qui sera basée dans son fief de Chicago (Illinois, nord).

Après une défaite cinglante de son camp aux élections législatives de la mi-mandat début novembre, M. Obama a rebondi en décembre en obtenant plusieurs victoires au Congrès.

Parvenant à un compromis avec ses adversaires républicains sur la prolongation des cadeaux fiscaux hérités de l'ère Bush, il a obtenu l'abrogation de la loi interdisant aux homosexuels de servir ouvertement dans l'armée et la ratification du traité de désarmement nucléaire START.

Pour la première fois depuis la mi-2009, la cote de popularité du président est passée en janvier au-dessus de la barre symbolique des 50%, selon un sondage Wall Street Journal/NBC: 53% des personnes interrogées approuvent l'action du président, en hausse de huit points par rapport à décembre.

Le mois de janvier a aussi été marqué par de bons chiffres sur le front de l'emploi et par le discours, accueilli favorablement, d'hommage de M. Obama aux victimes de la fusillade du 8 janvier en Arizona (sud-ouest).

M. Obama va à nouveau parler aux Américains à l'occasion du discours annuel sur l'état de l'Union mardi devant le Congrès. Il «insistera sur la reprise économique: la création d'emplois avec les entreprises, faire en sorte de maîtriser nos dépenses et d'assurer notre compétitivité», a révélé M. Gibbs sur son compte Twitter.

Plusieurs républicains sont dans les starting-blocks pour participer au long processus de primaires afin d'affronter M. Obama en 2012, dont Mitt Romney, Haley Barbour, Tim Pawlenty, Mike Huckabee et Sarah Palin.