Le chef des démocrates et homme fort du Sénat américain, Harry Reid, a qualifié le président chinois Hu Jintao de «dictateur» en pleine visite d'État du dirigeant à Washington, avant de se corriger.

«Je serai à Washington pour rencontrer le président chinois. C'est un dictateur. Il peut faire beaucoup de choses grâce au type de gouvernement dont il dispose», a déclaré mardi Harry Reid dans une entrevue à la chaîne de télévision locale de son État du Nevada, KSNV.

«Peut-être que je n'aurais pas dû dire "dictateur", mais la forme de leur gouvernement est différente de la nôtre, et c'est un euphémisme», a par la suite tempéré le sénateur, qui a décliné une invitation au dîner d'État organisé mercredi à la Maison Blanche.

Plusieurs responsables républicains, dont John Boehner, président de la Chambre des représentants et troisième personnage le plus important du pays après le président et le vice-président, ont également prévu de boycotter le dîner d'État.

Au cours des quatre jours de visite d'État, Hu Jintao doit s'arrêter au Congrès jeudi pour y rencontrer plusieurs parlementaires.

Certains législateurs américains ont averti depuis plusieurs mois qu'ils étaient prêts à voter des sanctions contre Pékin pour riposter à ce qu'ils estiment être une sous-évaluation de la monnaie chinoise, le yuan, ce qui favoriserait artificiellement les exportations chinoises.

Peu après l'entrevue de M. Reid, son porte-parole Jon Summers a assuré que son chef «lui-même avait dit que ce n'était pas le meilleur choix de mots, et qu'il s'était corrigé».

«Il estime aussi qu'il est important de continuer à dialoguer avec le gouvernement chinois sur toute une série de questions cruciales pour nos deux pays, notamment l'économie, l'Iran et la Corée du Nord», a ajouté le porte-parole.