La Cour suprême des États-Unis a refusé lundi de se saisir de la question de la nationalité américaine du président Barack Obama qu'un noyau dur d'incrédules continue de contester malgré la présentation de son acte de naissance.

Sans commentaire, la plus haute juridiction des États-Unis a rejeté la demande d'Orly Taitz, une avocate californienne devenue chef de file des «birthers» comme se nomment ces contestataires, souvent issus des rangs de l'extrême-droite.

Elle demandait à la Cour d'annuler sa condamnation à 20 000 dollars prononcée par un juge fédéral pour «plainte ridicule» dans laquelle elle insistait pour que son client, un militaire, ne soit pas déployé en Irak en vertu d'un ordre émanant d'un commandant en chef illégitime.

La Constitution américaine interdit à des personnes non nées sur le sol américain d'être élues à la Maison Blanche. M. Obama est né en 1961 à Hawaii, un des 50 États américains.

En la condamnant à une amende de 20 000 dollars, le juge fédéral de Géorgie (sud-est) Clay Land avait expliqué le 13 octobre 2009 que l'avocate avait fait montre d'une «arrogance à couper le souffle, proche du délire», selon le texte du jugement dont l'AFP a obtenu copie.

Il avait auparavant classé la plainte déposée au nom du capitaine Connie Rhodes et Mme Taitz avait publiquement jugé qu'il s'agissait d'«un acte de trahison».

Dans sa requête devant la Cour suprême, Orly Taitz demandait si «les membres de l'armée américaine étaient réduits à l'état d'esclaves ou de serfs quand on leur refuse une audience sur le fond de leurs revendications (...) et que leurs avocats sont harcelés, font l'objet d'intimidations et sont verbalement agressés et insultés par un juge».

«La nation toute entière est-elle réduite de facto à l'état d'esclaves et de serfs quand quelqu'un qui n'a pas de papiers valides, pas de numéro de sécurité sociale et pas d'acte de naissance valable peut devenir président ?», interrogeait-elle également.

Lundi, elle a réagi sur son site internet, assurant qu'elle présenterait une nouvelle requête pour «réexamen» et saisirait la Commission judiciaire du Congrès et les tribunaux internationaux.

«J'ai des preuves que plusieurs tribunaux fédéraux se livrent à des actes suspects, si nous ne débarrassons pas le corps judiciaire et la Maison Blanche de la corruption, les citoyens américains n'auront pas confiance dans le système et se feront eux-mêmes justice, c'est dangereux», explique-t-elle.

Selon un sondage réalisé début 2010 auprès de 2000 républicains, 36% d'entre eux se disaient convaincus que le premier président noir des États-Unis n'est pas né sur le territoire national.

Plusieurs plaintes ont été déposées devant différents tribunaux américains qui n'ont jamais abouties. La Cour suprême a déjà refusé de se prononcer sur la question.

Malgré les preuves, notamment la publication de l'Acte de naissance de Barack Hussein Obama, le 4 août 1961 à 19h24 locales, à la maternité de Kapiolani à Honolulu, la polémique, alimentée par certains animateurs de télévisions très suivis, se poursuit.