Les habitants de l'Est des États-Unis auront manqué leur Noël blanc de peu. La tempête qui s'est abattue à partir de dimanche sur la région a peut-être manqué de ponctualité, mais elle n'a sûrement pas manqué d'intensité.

Jusqu'à 60cm de neige sont tombés dans la région comprise entre Atlanta et le Maine. Les accumulations et les vents violents ont perturbé les transports dans cette période critique de l'année. Au total, plus de 6000 vols ont été annulés à cause de la neige. Des trains et des autobus ont aussi été immobilisés, entraînant un casse-tête logistique pour plusieurs voyageurs.

Eric Schorr, 22 ans, a ainsi dû attendre 9 heures sur le tarmac de l'aéroport Kennedy, à New York. L'avion qui devait le mener à Tel-Aviv dimanche a été cloué au sol par la tempête. Après cette longue attente - durant laquelle il a été « aussi confortable qu'on puisse l'être dans un avion » -, l'équipage a fait descendre tous les passagers en plein milieu de la nuit. Il a finalement décollé lundi soir avec 24 heures de retard.

Les cas comme celui de M. Schorr se sont multipliés dans le Nord-Est américain fortement affecté par la tempête. Dans la région new-yorkaise, les aéroports Kennedy, LaGuardia et Newark ont été fermés dès dimanche en fin de soirée.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les autorités portuaires ont dû distribuer des couvertures pour des centaines de passagers pris dans ces trois aéroports. Certains de leurs restaurants ont même connu des pénuries. Jason Cochrane, un passager, a noté sur son compte Twitter qu'un McDonald's de l'aéroport Kennedy n'avait plus de nourriture. Il a finalement dû faire la file plus d'une heure à un autre établissement pour pouvoir manger.

L'heure de réouverture des trois aéroports new-yorkais a été plusieurs fois repoussée par l'Autorité américaine de l'aviation (FAA). Ils ont finalement rouvert lundi soir et les vols ont tranquillement repris.

Plusieurs autoroutes ont aussi fait les frais de la tempête. La neige tombait lundi matin à un rythme de 10cm à l'heure à certains endroits et le vent dépassait 60km/h. Dans ces conditions, plusieurs automobilistes ont simplement décidé de rester chez eux. Plusieurs lignes d'autobus ont été suspendues. Des trains de l'entreprise Amtrak sont restés à quai.

La tempête arrive à un moment critique pour les transports : la période entre Noël et le jour de l'An est l'une des plus actives. Le club automobile américain (AAA) avait prévu que 92,3 millions d'Américains parcourent 80 km ou plus cette année durant les Fêtes. Les chiffres se révéleront assurément beaucoup plus bas...

New York sous la neige

Ce matin, New York aurait dû s'éveiller dans la frénésie des lundis matin. La tempête a plutôt refroidi les esprits et nombreux sont ceux qui ont troqué la cravate pour la traîne sauvage.

Plusieurs employés n'ont tout simplement pu se rendre au travail. Cette tempête était la sixième plus importante de la ville et les 60cm de neige au sol ont complètement détraqué les transports : des autobus étaient immobilisés en pleine rue et même le métro a connu des ennuis.

Deux trains du métro ont ainsi été paralysés dans la nuit de dimanche à lundi. Plusieurs passagers sont donc restés prisonniers de leur wagon. Après une nuit à grelotter, ils se sont réveillés « sans eau et sans toilette », comme l'a déploré une passagère, Susan Jutt. Les trains ont finalement pu repartir lundi matin après environ dix heures d'immobilisation.

D'autres ont décidé de ne même pas essayer de se rendre au travail. Le maire de la ville, Michael Bloomberg, a d'ailleurs encouragé les gens à ne pas prendre leur voiture. «Nos équipes d'entretien ont travaillé toute la nuit, mais les conditions routières sont mauvaises, avec des interruptions et des retards dans les transports en commun. », a-t-il dit lundi.

Les parcs de Manhattan ont donc été envahis lundi par des New-yorkais en congé. Le service des parcs de la Ville a distribué des soucoupes pour glisser et du chocolat chaud aux enfants venus jouer dans la neige.

« C'est une journée formidable aujourd'hui, a expliqué une employée du service des parcs, Annika Holder. Une tempête comme celle-là est une occasion pour les enfants de prendre de l'air. Le chocolat chaud est un petit plus... »

Comme quoi la tempête des uns fait le bonheur des autres...

- Avec l'AFP, AP et CBS