Le Sénat américain a ratifié mercredi le nouveau traité de désarmement nucléaire START signé en avril avec la Russie, après plusieurs semaines d'intenses tractations à Washington avec des républicains réticents.

Les élus ont adopté le texte par 71 voix contre 26. Pour être approuvé, le texte devait rassembler les deux-tiers des voix des élus présents de la chambre haute. Au total, 13 républicains ont voté pour la ratification.

La ratification du traité signé le 8 avril 2010 entre Barack Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev représente une importante victoire législative et de politique extérieure pour le président américain.

Cette victoire intervient moins de deux mois après la «raclée», selon les propres termes de M. Obama, infligée aux démocrates lors des élections législatives.

Dans la foulée du vote, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a salué la ratification, mais a estimé que Moscou avait «besoin de temps» pour étudier les documents américains avant de faire de même.

Le vice-président américain Joe Biden présidait la séance mercredi au moment du vote au Sénat. M. Biden avait participé intensément aux efforts menés par la Maison Blanche depuis plusieurs semaines pour convaincre les républicains réticents.

Barack Obama devait donner une conférence de presse mercredi à 16h15 où il devrait aborder le sujet, ainsi que l'abrogation récente par le Congrès du tabou homosexuel dans l'armée, un autre succès pour lui.

Le traité START (acronyme en anglais de Traité sur la réduction des armes stratégiques), prévoit un maximum de 1550 têtes nucléaires déployées pour chacun des deux pays signataires, soit une réduction de 30% par rapport à 2002.

Le texte prévoit aussi la reprise des vérifications mutuelles sur les arsenaux nucléaires des deux superpuissances, interrompues fin 2009.

«Cette ratification bipartite envoie un message fort au monde: le leadership des Etats-Unis sur la non-prolifération nucléaire est fort et inébranlable», a déclaré le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, dans un communiqué peu après le vote.

Les démocrates contrôlent actuellement 58 sièges sur 100 au Sénat. Il leur fallait donc miser sur un ralliement de plusieurs élus républicains pour parvenir aux voix nécessaires à la ratification, soit les deux tiers de la chambre haute.

Les démocrates devaient agir vite: en janvier, la majorité démocrate ne contrôlera plus que 53 sièges, en raison des législatives de novembre dernier.

Dans un premier vote test mardi, le Sénat avait ouvert la voie à la ratification en approuvant par 67 voix contre 28 la fin de près d'une semaine complète de débats.