Le président Barack Obama réunissait mardi son équipe chargée de l'Afghanistan, deux jours avant de recevoir un rapport évaluant la stratégie mise en oeuvre dans cette région depuis fin 2009 et qui s'est révélée payante selon l'administration américaine.

L'ombre de Richard Holbrooke, l'émissaire américain dans la région décédé lundi, planera sur cette réunion de hauts responsables de la diplomatie et de l'armée prévue à partir de 11h dans le sous-sol ultra-sécurisé de la Maison-Blanche.

Selon le Washington Post, peu avant de subir une opération ce week-end, ce diplomate chevronné avait appelé à mettre fin à la guerre en Afghanistan, déclenchée il y a plus de neuf ans.

Le 1er décembre 2009, M. Obama avait choisi l'escalade militaire dans ce pays, y envoyant 30.000 soldats supplémentaires pour tenter de briser l'élan des talibans. Il avait toutefois assorti ce déploiement d'un début de retrait en juillet 2011 et commandé une évaluation annuelle de cette nouvelle stratégie.

M. Obama devrait prendre la parole jeudi pour évoquer ce rapport, dont une version sera rendue publique le même jour.

La semaine dernière, le secrétaire à la Défense Robert Gates avait affirmé, à l'issue d'une visite en Afghanistan, être «convaincu que notre stratégie fonctionne et que nous allons pouvoir atteindre les objectifs principaux définis par le président Obama l'année dernière».

«Grâce à vous, nous effectuons des progrès importants (...), vous atteignez vos objectifs. Vous allez réussir votre mission», avait assuré pour sa part M. Obama le 3 décembre à plus de 3.000 soldats rassemblés à la base de Bagram (50 km de Kaboul), où il effectuait une visite surprise.

«Je ne vous apprends rien en vous disant que c'est un combat difficile», avait aussi indiqué le président, en concédant que «les progrès sont lents».

L'année 2010 est déjà de loin l'année la plus meurtrière pour les forces internationales. Elle a aussi été marquée par de nombreuses passes d'armes entre les dirigeants américains et le président afghan Hamid Karzaï.

Les relations entre Etats-Unis et Pakistan, pays auquel M. Obama avait donné une place prééminente dans sa stratégie et où il doit se rendre en 2011, sont également marquées du sceau d'une méfiance réciproque, notamment sur la question des raids de drones américains dans les zones tribales du nord-ouest.

Le rapport va être remis moins d'un mois après le sommet de l'Otan à Lisbonne, lors duquel les dirigeants des pays membres de l'Alliance atlantique ont entériné un plan américain prévoyant d'engager en 2011 le processus de transfert des responsabilités en matière de sécurité à la police et à l'armée afghanes, un passage de relais qui s'achèverait fin 2014.

Cette dernière date, progressivement mise en avant ces derniers mois par l'administration américaine, a été analysée comme l'aveu que l'effort de guerre est loin d'être parvenu à son terme.

«Le président est confiant dans le fait que nous sommes dans les clous et que nous allons certainement remplir notre engagement d'entamer un retrait de nos forces, sur la base de la situation (sur le terrain), en juillet», a déclaré lundi le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.

Parmi les haut responsables que M. Obama doit retrouver mardi figurent le vice-président Joe Biden, M. Gates, la secrétaire d'État Hillary Clinton, le chef d'état-major interarmées Michael Mullen et les chefs des agences de renseignement.