Un quart des anciens détenus de Guantanamo se sont engagés dans des activités à caractère terroriste après leur libération, estime la Direction du renseignement américain (DNI) dans un rapport mardi.

Au 1er octobre, 598 détenus avaient été libérés. Parmi eux, 150, soit 25%, sont soupçonnés d'avoir pris les armes au sein de groupes insurgés ou de s'être engagés dans des activités terroristes telles que la conduite d'un réseau, le financement du terrorisme ou le recrutement, selon ce rapport.

Treize des 150 anciens détenus soupçonnés d'activités terroristes sont morts, 54 sont à nouveau en prison, le reste étant toujours en liberté.

Depuis la prise de fonction du président Barack Obama en janvier 2009, 66 détenus ont été libérés. Cinq d'entre eux sont soupçonnés d'avoir pris les armes, estime la Direction du renseignement, selon laquelle cette proportion devrait croître.

Lors de son entrée en fonctions, M. Obama avait fixé à janvier 2010 la date-butoir pour la fermeture du centre de détention mais il a ensuite renoncé à cette échéance en raison de l'ampleur de la tâche laissée par son prédécesseur George W. Bush.

Pour le sénateur républicain du Missouri Kit Bond, vice-président de la commission du renseignement, ces chiffres montrent clairement que l'administration Obama doit renoncer à son projet de fermeture de Guantanamo.

«Si l'un de ces dangereux (anciens, ndlr) détenus attaque nos soldats ou la population, je ne sais pas comment l'administration expliquera au peuple américain que nous l'avions en prison, connaissions le risque qu'il puisse retourner combattre et l'avons libéré malgré cela», a-t-il mis en garde dans un communiqué.

La prison de Guantanamo, située sur une base navale américaine à Cuba, compte actuellement 174 prisonniers, dont trois ont été condamnés et 58 sont placés en détention illimitée, sans procès. Plusieurs dizaines ont été transférés et libérés dans des pays tiers.