La Maison-Blanche a affirmé mercredi avoir assez de voix au Sénat pour faire ratifier le traité de désarmement START avec la Russie, mais a aussi estimé que ce processus constituerait un «test» quant à la volonté des républicains et des démocrates de «travailler ensemble».

«Je pense que le traité sera à l'ordre du jour» de la dernière session du Congrès sortant, dominé par les démocrates, a déclaré Robert Gibbs, le porte-parole du président Barack Obama. «Je pense qu'il sera soumis à un vote. Et je pense que nous aurons suffisamment de voix pour le faire adopter», a-t-il assuré.

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Les républicains ont menacé de bloquer toute tentative de ratification du traité avant 2011 et l'arrivée des nouveaux sénateurs issus des élections législatives du 2 novembre. Les républicains du Sénat disposeront alors de davantage de voix: 47 sur 100 contre 41 sur 100 à ce jour.

Un influent parlementaire républicain, le sénateur John Kyl, avait estimé en particulier mardi qu'une ratification de ce traité ne pourrait pas intervenir avant 2011, en évoquant le programme chargé du Congrès et des «problèmes non résolus concernant START et la modernisation» de l'arsenal nucléaire américain.

Aux États-Unis, les traités doivent être ratifiés par les deux tiers du Sénat, soit 67 élus sur 100. L'administration Obama doit donc convaincre une dizaine de républicains de voter avec ses alliés.

Interrogé sur la possibilité de faire ratifier ce nouveau traité START, signé en avril par le président Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev à Prague, sans le soutien du sénateur Kyl qui entraînerait avec lui plusieurs de ses collègues, M. Gibbs a répondu: «nous pensons que nous avons» suffisamment de voix, «ou nous pensons que nous les aurons».

M. Gibbs, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche, a toutefois affirmé que ce processus de ratification constituerait «un test sur la façon dont les deux partis (républicains et démocrates) peuvent travailler ensemble sur des sujets intéressant les Américains», alors que dès janvier, M. Obama aura affaire à une Chambre des représentants nouvellement dominée par les républicains.

Le porte-parole a aussi assuré que «le président et l'administration continueront à exhorter le Sénat à ratifier le traité START avant la fin de l'année».

La veille, le vice-président Biden avait assuré que «l'échec d'une adoption du nouveau traité START cette année mettrait notre sécurité nationale en danger».

Et mercredi, lors d'une visite inhabituelle au Sénat, la secrétaire d'État Hillary Clinton a elle aussi appelé les sénateurs à voter rapidement et avant la fin de l'année en vue d'une ratification du traité.

«Récemment, certains ont suggéré que nous devions appuyer sur le bouton pause, que c'était trop difficile de (se prononcer) sur ce traité pendant la session de fin d'année du Congrès. Je suis profondément en désaccord avec cela», a-t-elle assuré.

«C'est exactement ce que les Américains attendent de nous: que nous nous réunissions et fassions le nécessaire pour protéger notre pays», a poursuivi Mme Clinton, avec à ses côtés le sénateur démocrate John Kerry, président de la commission des Affaires étrangères, et le républicain Richard Lugar, membre de cette commission.