La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a décollé mercredi de Washington pour une tournée de deux semaines en Asie et en Océanie durant laquelle elle tentera d'apaiser les fortes tensions diplomatiques apparues récemment entre la Chine et ses voisins.

Au cours de cette tournée, Mme Clinton devrait mener ce qu'un de ses collaborateurs a qualifié de diplomatie «tranquille, posée et constructive», visant à rassurer les voisins de la Chine, inquiets des ambitions expansionnistes affichées par Pékin.

Après une étape dans l'État américain de Hawaii, la chef de la diplomatie américaine se rendra au Vietnam le 29, au Cambodge le 30, en Malaisie le 1er novembre, en Papouasie-Nouvelle-Guinée le 3, avant d'aller en Nouvelle-Zélande et en Australie le 6. Elle sera de retour aux États-Unis le 8 novembre.

À Honolulu, Mme Clinton rencontrera son homologue japonais Seiji Maehara dont le pays est engagé dans une grave crise diplomatique avec Pékin suite à des incidents en mer de Chine.

Les gestes de défiance se multiplient entre les deux voisins depuis l'arraisonnement, début septembre, en mer de Chine orientale, d'un chalutier chinois à la suite d'une collision avec des garde-côtes japonais près d'îlots inhabités administrés par le Japon, mais revendiqués par la Chine et Taïwan.

Cette querelle est suivie attentivement par plusieurs pays d'Asie du sud-est qui ont eux-mêmes des contentieux avec Pékin pour le contrôle des archipels des Paracels et des Spratleys, en mer de Chine du Sud et par les États-Unis qui ont longtemps été la puissance militaire dominante de la région Asie-Pacifique.

À Hawaii, la secrétaire d'État prononcera aussi un discours dans lequel elle devrait évoquer la préparation de la visite du président chinois Hu Jintao aux États-Unis l'année prochaine.

Mme Clinton se rendra vendredi au Vietnam où elle représentera le président Barack Obama au Sommet de l'Asie orientale, qui réunit à Hanoï les pays de l'Association des nations de l'Asie du sud-est (ASEAN) et la Chine, la Corée du Sud, le Japon, l'Inde, l'Australie ainsi que la Nouvelle-Zélande.

Elle doit aussi rencontrer le président sud-coréen Lee Myung-Bak pour aborder la question du désarmement nucléaire de Pyongyang.

Après le Vietnam, Mme Clinton fera aussi une étape, imprévue dans le programme initial, en Chine pour rencontrer un haut responsable de la diplomatie chinoise, Dai Bingguo.

«Il est très important d'avoir une relation constructive, forte avec la Chine», a déclaré au cours de la préparation de cette tournée Kurt Campbell, le conseiller d'Hillary Clinton pour l'Asie du sud-est et la région Pacifique.

«En Asie, presque tout le monde s'accorde sur la nécessité de mener une diplomatie tranquille, posée, constructive entre les États-Unis et la Chine dans le contexte actuel», a-t-il ajouté.

«La Chine grandit très vite et la façon dont elle commence à bander ses muscles inquiète beaucoup de membres de l'Asean», a déclaré à l'AFP Jamie Metzl, vice-président du groupe de réflexion Asia Society. «Il y a un sentiment que les États-Unis doivent jouer un rôle plus ouvertement actif en Asie du sud-est qu'ils ne l'ont fait ces dernières années», poursuit-il.