Le premier procès civil de l'ancien détenu de Guantanamo Ahmed Ghailani était sur le point de s'ouvrir mardi devant un tribunal fédéral de New York, où la sélection du jury a été terminée à 13h.

Les remarques préliminaires devaient commencer à 14h, après la pause.

Les identités des 12 membres du jury et de leurs six suppléants ne sont pas révélées, même si on peut les voir dans la salle du tribunal.

Tout au long du procès, des auxiliaires de justice les raccompagneront le soir et iront les chercher le matin à des points de ralliement secrets, leur a rappelé le juge Lewis Kaplan.

Le Tanzanien Ahmed Ghailani, 36 ans, est accusé d'avoir participé aux attentats contre des ambassades américaines qui avaient fait 224 morts en 1998 dans les capitales kenyane et tanzanienne. Il a été transféré de Guantanamo Bay dans une prison fédérale américaine en juin 2009.

Le juge a rappelé que 286 chefs d'inculpation pèsent contre lui, dont ceux de «complot pour tuer des Américains», «complot en vue d'utiliser des armes de destruction massive», «pose de bombes dans des ambassades» et «meurtres».

Lewis Kaplan a donné des consignes aux jurés: «Vous ne devez ni envoyer ni recevoir de courriels ou de tweets, ni recourir à toute autre forme de communication se référant à ce cas», a-t-il dit.

«Restez loin d'internet, loin des bibliothèques», a-t-il poursuivi.

«Vos noms ne doivent être connus de personne, et l'anonymat protègera votre vie privée et éloignera les curieux», a encore dit le juge.

Le Tanzanien a passé cinq ans enfermé sans procès et a subi des «interrogatoires poussés», que ses avocats qualifient de torture, lorsqu'il était dans une prison secrète de la CIA entre 2004 et 2006.

Le début du procès à New York a été repoussé la semaine dernière, après que le juge Lewis Kaplan eut récusé un témoin clef au motif que sa comparution était le résultat d'informations données par Ghailani à la CIA sous la contrainte.

Ce témoin, Hussein Abebe, a dit avoir vendu à l'accusé les explosifs qui ont servi aux attentats, et son témoignage était considéré comme étant crucial pour prouver la culpabilité de Ghailani.

Le gouvernement américain a toutefois renoncé dimanche à faire appel de la décision du juge, pour ne pas retarder le début de la procédure.

M. Ghailani est également accusé d'avoir rejoint, après les attentats, Oussama ben Laden en Afghanistan, et de lui avoir servi de garde du corps et de cuisinier.