Un juge fédéral de l'État de Washington a ordonné vendredi la réintégration dans l'armée américaine d'une infirmière lesbienne qui en avait été exclue en 2007 au motif qu'elle était homosexuelle.

L'orientation sexuelle de Margaret Witt avait été révélée à sa hiérarchie par l'ex-mari de sa compagne.

Elle avait entraîné son exclusion de l'armée de l'air, en application de la loi «Don't ask, Don't tell» (ne rien demander, ne rien dire) qui impose aux soldats homosexuels, depuis 1993, de cacher leur orientation sexuelle.

«Aucune preuve crédible n'a été présentée devant cette cour indiquant que l'orientation sexuelle du major Witt ait pu avoir, à un quelconque moment, une influence négative sur l'unité morale, l'ordre, la discipline et la cohésion» de son escadron, observe le juge fédéral Ronald Leighton dans sa décision.

«Son renvoi a violé ses droits», poursuit la cour, qui conclut que Margaret Witt «a constitutionnellement le droit d'être réintégrée» dans l'armée.

Cette décision intervient alors que le Sénat américain a rejeté mardi pour une durée indéfinie l'examen de l'abrogation de la loi «Don't ask, Don't tell».

Servicemembers United, une association de défense des droits des homosexuels, a salué la décision du juge Leighton. «Une nouvelle fois, un juge a rendu une décision juste, historique et courageuse contre une loi discriminatoire et anticonstitutionnelle», a déclaré son fondateur Alexander Nicholson.

Selon les derniers sondages, la population américaine est largement favorable à l'abrogation de la loi «Don't Ask, Don't Tell».