Les États-Unis ne sont et ne seront «jamais en guerre contre l'islam», a assuré samedi le président Barack Obama, appelant ses compatriotes à la «tolérance» lors d'une cérémonie marquant le neuvième anniversaire des attentats du 11-Septembre près de Washington.

Après la polémique entourant le projet d'un pasteur extrémiste de brûler des exemplaires du Coran, M. Obama a répété que les instigateurs du 11-Septembre «peuvent bien essayer de nous séparer, mais nous ne céderons pas à leur haine et à leurs préjugés».

«Les Écritures nous enseignent d'abandonner amertume, ressentiment et colère, bagarre et insulte, et toute autre forme de méchanceté», a encore dit le président lors d'une courte cérémonie près du Pentagone, sur lequel les pirates de l'air d'Al-Qaïda avaient dirigé l'un des quatre avions détournés il y a neuf ans.

«Ils peuvent bien essayer de provoquer des conflits entre nos croyances, mais en tant qu'Américains, nous ne sommes pas et ne serons jamais en guerre contre l'islam. Ce n'est pas une religion qui nous a attaqués en ce jour de septembre. C'était Al-Qaïda. Un groupe pitoyable d'hommes qui pervertissent la religion», a encore dit M. Obama.

«Et tout comme nous condamnons l'intolérance et l'extrémisme à l'étranger, nous respectons notre essence de pays de diversité et de tolérance», a développé le président, qui avant de se rendre au Pentagone, dans la banlieue sud de Washington, s'était recueilli à la Maison Blanche, à l'heure précise (08H46, 12H46 GMT) à laquelle un des avions avait frappé la première tour du World Trade Center à New York.

En fin de matinée, le président, qui avait appelé ses compatriotes à faire de cette date une «journée de service et du souvenir», est allé prêter main forte à des volontaires qui repeignaient les murs d'une école dans le sud-est de Washington.

De son côté, l'épouse de M. Obama, Michelle, a exprimé son «admiration pour l'héroïsme» d'Américains ordinaires il y a neuf ans, lors d'une cérémonie à Shanksville, à 200 km au nord-ouest de Washington.

C'est dans un champ de cette petite localité rurale de Pennsylvanie (est) que s'était écrasé le vol 93 d'United Airlines, quatrième avion détourné par Al-Qaïda après ceux qui avaient percuté le World Trade Center et le Pentagone, tuant ses 40 passagers.

Les passagers, informés par téléphone des attentats de New York, avaient tenté de reprendre le contrôle du Boeing 757. L'objectif précis du détournement du vol 93 reste à ce jour inconnu, tout comme les circonstances exactes de la catastrophe.

Les enquêteurs estiment qu'Al-Qaïda voulait faire s'écraser l'appareil dans la capitale fédérale, sur la Maison Blanche ou plus vraisemblablement le Capitole (siège du Sénat et de la Chambre des représentants).

Sur les lieux d'un monument à la mémoire des victimes qui sera géré par le service des parcs nationaux, Mme Obama a affirmé que les passagers «savaient qu'il y avait 98% de risques de ne pas s'en sortir», mais qu'ils avaient décidé de sauver d'autres vies.

«Les hommes et les femmes dans cet avion n'avaient jamais rencontré les personnes dont ils allaient sauver la vie, mais ils ont volontairement fait ce sacrifice», a-t-elle dit, précédée au micro par l'ancienne Première dame des États-Unis Laura Bush.