Une étude publiée lundi aux États-Unis relève les effets bénéfiques de l'immigration sur l'économie américaine, alors que la crise économique et l'approche des élections ont remis la question du statut des immigrés sur le devant de la scène politique.

«Les données montrent que, au bout du compte, les immigrés augmentent la capacité de production de l'économie américaine, stimulent l'investissement et favorisent une spécialisation qui, à long terme, dope la productivité», conclut cette étude publiée par l'antenne de la banque centrale (Fed) à San Francisco.

«Conformément à ce qu'ont montré des travaux de recherches antérieurs, il n'y a aucune preuve que ces effets bénéfiques aient lieu aux dépens de l'emploi des personnes nées aux États-Unis», ajoute l'auteur, Giovanni Peri, professeur associé à l'Université de Californie à Davis.

Notant qu'il s'attaque à un sujet «débattu avec passion», M. Peri indique que son article, publié dans l'Economic Letter, périodique de la Réserve fédérale de San Francisco, fait le point sur des travaux qu'il a réalisés seul ou en collaboration en 2009.

M. Peri indique avoir étudié de manière «systématique la façon dont les immigrés influencent la production totale, le revenu par employé, et l'emploi à court et à long terme».

Selon lui, les résultats «laissent penser que l'économie absorbe les immigrés en augmentant les occasions d'emplois plutôt qu'en déplaçant des actifs nés aux États-Unis».

Le président américain Barack Obama avait promis, avant son élection, de se faire l'avocat d'un plan offrant un statut légal aux clandestins présents sur le sol américain, malgré l'échec en la matière du gouvernement de son prédécesseur, George Bush fils.

Mais ce projet de réforme n'a pas avancé et s'est rappelé à M. Obama avec l'adoption en avril par l'Arizona d'une loi très controversée.

L'une des dispositions principales de cette loi, suspendue fin juillet par la justice dans l'attente d'une décision sur le fond, prévoyait d'autoriser les forces de police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, ce qui pour les opposants au texte, revient à légaliser de fait le délit de faciès.

Dans le courant du mois d'août, plusieurs élus républicains au Congrès ont mentionné la possibilité, pour lutter contre l'immigration illégale, de revenir sur un aspect du 14e amendement de la Constitution qui dispose que tout enfant né sur le sol des États-Unis est automatiquement citoyen américain.

Le gouvernement a rejeté catégoriquement cette idée.