Barack Obama va appeler George W. Bush avant de prononcer son discours mardi soir sur l'Irak à l'occasion de la fin de la mission de combat américaine dans ce pays, sept ans après l'invasion décidée par son prédécesseur, a indiqué lundi le porte-parole de la Maison Blanche.

M. Obama n'a cependant pas changé d'avis et estime toujours que partir en guerre en Irak en 2003 était une erreur coûteuse, a précisé Robert Gibbs lors de son point de presse quotidien.

Le président des États-Unis avait déjà appelé M. Bush avant son discours du 27 février 2009 prévoyant un retrait du gros des troupes américaines d'ici à la fin du mois d'août 2010.

M. Gibbs a affirmé que M. Obama devrait faire de même mardi, quand il va s'adresser solennellement à la nation depuis le Bureau ovale pour marquer cette date, après s'être rendu dans une base du Texas, État dont M. Bush a été gouverneur et où il s'est retiré à la fin de son deuxième mandat en janvier 2009.

«Je ne pense pas qu'il y ait des projets de le voir», a indiqué M. Gibbs à propos de M. Bush. «Mais je crois que ce sera l'un des appels au téléphone que (M. Obama) fera demain», a expliqué le porte-parole.

En 2003, M. Obama, qui n'était encore qu'élu local, s'était opposé avec virulence à l'invasion de l'Irak par la coalition américano-britannique pour renverser Saddam Hussein, soupçonné, sur la base de renseignements qui s'étaient avérés faux, d'entretenir un arsenal d'armes de destruction massive.

La position du président à cet égard n'a pas changé, a souligné M. Gibbs. «Sans aucun doute, un ensemble de mauvais calculs ont été faits quand nous avons envahi l'Irak», a-t-il dit, évoquant d'«énormes erreurs stratégiques et tactiques» commises à l'époque par l'administration républicaine.

Dans une vidéo de remerciements aux soldats, M. Obama avait affirmé vendredi dernier: «votre engagement, votre bravoure, votre courage, ont rendu les États-Unis plus sûrs et ont aidé à ériger la démocratie en Irak».

Dans ses discours de président, M. Obama a en effet toujours fait la distinction entre la décision politique d'envoyer les soldats en Irak et l'engagement des soldats sur le terrain.

«Un débat vigoureux sur la guerre en Irak s'est produit dans notre pays. Il y a des patriotes qui ont soutenu» l'invasion de l'Irak, «et des patriotes qui s'y sont opposés», avait reconnu le président le 2 août lors d'un discours devant des anciens combattants handicapés à Atlanta.

«Mais il n'y a jamais eu de différends entre nous pour soutenir le plus d'un million d'Américains portant l'uniforme qui ont servi en Irak», avait-il affirmé.