Des dizaines de projets de recherche utilisant des cellules souches embryonnaires humaines financées par des fonds fédéraux peuvent se poursuivre malgré une décision d'un juge américain, a indiqué mardi le directeur des Instituts nationaux de la santé (NIH).

Un juge américain a interdit lundi en référé le financement fédéral de la recherche sur des cellules souches embryonnaires, très prometteuse dans le traitement de certaines maladies.

Des projets pourront se poursuivre car «ils ont déjà reçu l'argent des NIH», a précisé le directeur des NIH, Francis Collins, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Mais la majorité des projets de recherche et études «prometteurs» représentant environ 54 millions de dollars et dont les financements n'ont pas encore été débloqués, doivent être arrêtés, a-t-il déploré.

«Cette décision, si elle est maintenue, peut sérieusement affecter l'un des domaines de recherche biomédicale les plus prometteurs», a jugé ce scientifique.

«Ceci va au-delà de la politique: il s'agit de ce qui peut être fait pour  combattre le plus efficacement des maladies et améliorer la santé du public», a-t-il ajouté lors d'un point presse, disant être «stupéfait» de la décision du juge.

Le patron des NIH a d'autant déploré cette décision que la recherche sur les cellules souches embryonnaires «connaît un nouvel élan» depuis la décision du président Barack Obama en mars 2009 d'autoriser à nouveau des financements fédéraux pour mener des recherches sur de nouvelles lignées de cellules embryonnaires.

Pour des raisons morales et religieuses, son prédécesseur George W. Bush avait interdit en 2001 tout financement fédéral pour des travaux sur de nouvelles lignées, continuant à les autoriser seulement sur les 21 lignées déjà existantes.

M. Collins a précisé mardi que les NIH (National Institutes of Health) avait jusqu'à ce jour donné leur feu vert à des recherches sur 75 lignées de cellules souches embryonnaires, y compris celles déjà autorisées sous  l'administration Bush.

Le juge fédéral a estimé que la décision de M. Obama violait l'amendement Dickey-Wicker voté par le Congrès et qui interdit la destruction d'un embryon humain.

Le Ministère américain de la Justice a indiqué mardi soir qu'il allait faire appel de cette décision.