Le président américain Barack Obama a affirmé samedi que les élus républicains devraient se joindre à lui pour s'opposer à un verdict de la Cour suprême qui augmente le pouvoir des corporations de dépenser pour des publicités électorales.

Mais le Parti républicain préférait «garder le public dans l'ignorance» quant à la source de ce financement, a accusé M. Obama du même coup, dans son allocution hebdomadaire retransmis à la radio et sur internet.

Le président américain a indiqué qu'il croyait que la réduction du pouvoir des entreprises sur les élections aux États-Unis aurait dû constituer un enjeu non-partisan, mais que les leaders républicains avaient refusé de l'appuyer. Barack Obama a même imputé à ses adversaires la responsabilité d'avoir bloqué une initiative sur le sujet avant que les élus puissent se prononcer par vote.

Le leader des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a totalement rejeté ces accusations, pointant plutôt du doigt Barack Obama pour avoir des visées électoralistes.

À son avis, les citoyens américains veulent que leur gouvernement se concentre sur les emplois plutôt que sur les élections. Le président Obama avait, selon lui, montré qu'il se souciait davantage des emplois des élus démocrates que de ceux des américains en général.

M. McConnell a aussi soutenu qu'il s'agissait d'une tentative de manipuler les élections de l'automne.

Au centre de toute cette escarmouche verbale se trouvait le verdict, rendu plus tôt cette année, surnommé «Citoyens Unis» qui a permis aux corporations et aux syndicats d'engager directement des sommes pour des dépenses électorales.

Cette décision, considérée par plusieurs comme avantageant le Parti républicain, a mis fin aux limitations vieilles d'un siècle qui pesaient sur les coffres des entreprises et des syndicats.

En réponse à ce jugement, la majorité démocrate de la Chambre des représentants a voté en juin en faveur d'un projet de loi qui limitait son effet, notamment en exigeant une obligation plus sévère de révéler l'identité des donateurs.

Par après, les républicains au Sénat ont empêché la progression de la proposition législative à la chambre haute du Congrès.

Le statu quo ne semble pas près de changer, le Parti républicain ayant consacré sa réponse à l'allocution présidentielle pour accuser les démocrates de trop dépenser les fonds publics et de trop taxer les citoyens.