La présence militaire américaine en Irak après le retrait total des forces prévu à la fin 2011 ne se comptera plus qu'en «dizaines» ou en «centaines», au titre de la formation sous l'autorité de l'ambassade, a indiqué mercredi un haut responsable de la Maison-Blanche.

Alors que le chef de l'état-major irakien a jugé mercredi que le retrait total de l'armée américaine fin 2011 serait prématuré, le conseiller du vice-président Joe Biden pour la sécurité nationale, Anthony Blinken, a assuré que ce retrait aurait bien lieu.

«Nous allons faire en Irak ce que nous faisons dans de nombreux pays du monde avec lesquels nous avons une relation dans le domaine de la sécurité qui inclut la vente d'équipement (militaire) américain ou l'entraînement de leurs forces», a ajouté M. Blinken lors d'un entretien avec plusieurs médias, dont l'AFP.

Au sein de leur ambassade à Bagdad, et sous la responsabilité du chef de mission diplomatique, les États-Unis vont créer un «bureau de coopération pour la sécurité» qui servira de lien entre l'armée américaine et les forces de sécurité irakiennes, a souligné ce responsable.

«D'habitude, cela implique un petit nombre de militaires», a développé M. Blinken. «Mais quand je dis petit, je ne parle pas de milliers, je parle de dizaines ou peut-être des centaines, c'est typiquement ce que l'on devrait voir», a ajouté ce proche collaborateur du vice-président Biden, qui supervise le dossier irakien à la Maison-Blanche.

Ces déclarations interviennent à moins de trois semaines de la date prévue pour la fin de la mission de combat des troupes américaines en Irak. Plus tôt mercredi, le porte-parole de la Maison-Blanche avait affirmé que l'armée américaine était «dans les temps» pour respecter cette échéance.

M. Obama a réuni mercredi matin son équipe de sécurité nationale, incluant des civils et des militaires, pour discuter de la situation en Irak, toujours sans gouvernement, cinq mois après les élections législatives.

L'armée américaine, qui compte actuellement environ 64 000 hommes en Irak, doit achever sa mission de combat le 31 août, conformément à la feuille de route annoncée par M. Obama peu après sa prise de fonctions début 2009.

Les 50 000 militaires américains qui demeureront dans le pays après cette date, en particulier pour former l'armée irakienne, devront avoir quitté le pays à la fin 2011.

Mais mercredi, pour la première fois, le chef d'état-major irakien a estimé que ce retrait était prématuré, car ses forces ne seront pas selon lui en mesure d'assurer pleinement la sécurité du pays avant 2020.

En dépit d'une baisse générale des violences, l'Irak reste le théâtre d'attaques et d'attentats meurtriers, qui ont fait au moins 60 morts rien que le week-end dernier. Encore mercredi, huit soldats irakiens ont été tués dans l'explosion d'une maison piégée au nord-est de Bagdad, selon des sources militaires.

«La situation sur le plan de la sécurité évolue positivement», a pourtant estimé M. Blinken, citant le général Raymond Odierno, commandant américain en Irak.

Tout en reconnaissant que la violence pourrait augmenter à l'approche du 31 août, M. Blinken s'est dit rassuré par le fait que malgré l'absence de gouvernement, il n'existait pas de «vacance du pouvoir» actuellement en Irak, le gouvernement précédent expédiant les affaires courantes.