Le Pentagone a assuré mercredi n'avoir pas été sollicité par le site internet Wikileaks pour l'aider à retirer les noms d'Afghans aidant les forces étrangères de 15.000 documents confidentiels supplémentaires sur la guerre en Afghanistan, qu'il compte publier.

«Nous n'avons pas été contactés par Wikileaks», a affirmé un porte-parole du Pentagone, David Lapan.

Un porte-parole de Wikileaks en Allemagne, Daniel Schmitt, a assuré au site internet The Daily Beast que son groupe voulait obtenir l'aide du Pentagone pour effacer les noms de civils afghans potentiellement menacés par la publication de nouvelles archives secrètes.

Le site Wikileaks, fondé en 2006 et spécialisé dans le renseignement, a déjà diffusé il y a une dizaine de jours près de 92 000 archives classifiées jetant une lumière crue sur la guerre en Afghanistan, avec des révélations notamment sur les victimes civiles et sur les liens supposés entre le Pakistan et les insurgés.

La publication de ces documents a suscité de vives critiques de la part de la Maison Blanche, du Pentagone et du président afghan Hamid Karzaï.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates et son chef d'état-major Michael Mullen ont déploré ces fuites en estimant notamment qu'elles mettaient en danger les informateurs des forces de l'Otan en Afghanistan.

Le fondateur de Wikileaks, l'Australien Julian Assange «peut bien se répandre sur tout le bien que lui et ses sources font, mais la vérité est qu'ils pourraient déjà avoir le sang d'un jeune soldat ou d'une famille afghane sur les mains», a déclaré l'amiral Mullen.

M. Assange estime de son côté que les documents vont permettre de recentrer le débat sur la guerre en Afghanistan et sur les possibles exactions commises par les forces armées sous commandement américain.

Une enquête sur ces fuites a été lancée par le Pentagone et le FBI.

Selon le Wall Street Journal, les enquêteurs ont en ligne de mire un soldat américain déjà soupçonné d'avoir transmis au site WikiLeaks une vidéo d'une bavure de l'armée américaine en Irak.

Le première classe Bradley Manning a été transféré fin juillet du Koweït vers une prison aux Etats-Unis.