La justice américaine examinera début novembre l'appel de l'État d'Arizona sur sa loi migratoire très contestée, dont les dispositions les plus controversées ont été suspendues mercredi par une juge fédérale à Phoenix, a-t-on appris samedi.

Jan Brewer, la gouverneure républicaine de l'Arizona et artisan de la loi, avait fait appel, jeudi, de la décision de la juge Susan Bolton et demandé à la cour d'appel fédérale une procédure accélérée, avec une audience mi-septembre.

Dans sa décision, la cour d'appel a décidé de fixer l'audience à la première semaine de novembre, à San Francisco (Californie, ouest).

La gouverneure d'Arizona réclamait une procédure en urgence car elle estimait que «cet appel concernait un problème d'une grande importance -- le droit de l'État d'Arizona à appliquer une loi votée par ses parlementaires pour s'attaquer au préjudice irréparable qu'entraîne l'absence de contrôle de l'immigration illégale», selon le texte de son appel.

Dans sa réponse, la cour d'appel a reconnu que «la demande d'appel devrait être examinée et résolue rapidement».

Mais elle a préféré fixer l'audience à début novembre, une date qui permet selon elle «d'aller vite sans pour autant raccourcir indûment le temps de préparation des parties, dans cette importante affaire».

Elle considère par ailleurs que sa décision a pour «seul effet de maintenir un statu quo (sur l'immigration dans l'État) qui existait depuis longtemps» et émet par conséquent «des doutes sur le fait que la date choisie de l'examen puisse créer un préjudice irréparable» à l'Arizona.

L'une des dispositions phare de la loi, parmi celles suspendues mercredi,  prévoyait d'autoriser les forces de police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée. Pour ses opposants, la loi légalise de fait le délit de faciès.

Si les quatre paragraphes les plus controversés du texte ont été suspendus, le reste de la loi, votée en avril, est entré en vigueur jeudi, provoquant des manifestations de centaines de personnes à Phoenix, qui se sont soldées par des dizaines d'arrestations.

Un tiers des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona ne sont pas nés aux États-Unis et quelque 460 000, selon les estimations, sont en situation irrégulière.