La justice américaine a annoncé vendredi avoir renoncé à poursuivre l'ancien vice-président Al Gore, accusé d'abus sexuels par une masseuse professionnelle, en raison d'un «manque de preuves crédibles».

«La police de Portland a fini son enquête et ne réclame aucune poursuite, en raison d'un manque de preuves crédibles», écrit le vice-procureur du comté de Multnomah (Oregon), Don Rees, dans un mémo.

«Après examen des documents fournis par la police de Portland, je partage l'avis selon lequel il n'y pas matière à poursuites», ajoute M. Rees.

La masseuse, Molly Hagerty, accusait l'ancien vice-président d'avoir tenté d'avoir une relation sexuelle avec elle alors qu'il se trouvait dans un hôtel de Portland en octobre 2006, en marge d'un déplacement consacré au réchauffement climatique.

Le mémo, s'appuyant sur l'enquête, dresse la liste des incohérences du récit de Mme Hagerty et observe qu'elle n'a jamais fourni à la police les dossiers médicaux liés à l'agression présumée, ni les résultats d'un test volontaire de détecteur de mensonges, auquel elle avait échoué.

Enfin, «il apparaît que Mme Hagerty a été payée par (le tabloïd) National Enquirer (qui avait publié ses «révélations») pour raconter son histoire. Et M. Gore a volontairement rencontré les enquêteurs et nié toutes les allégations», écrit le procureur-adjoint.

«En résumé, pour toutes les raisons exposées ci-dessus, il n'y a pas dans cette affaire matière à poursuites. Le dossier est classé et les résultats de l'enquête seront renvoyés à la police de Portland», conclut-il.

L'enquête sur les allégations de Mme Hagerty, qui avait refusé d'être interrogée par les inspecteurs lors d'une première enquête en 2009, avait été rouverte début juillet, à l'initiative de la police de Portland.

Al Gore, 62 ans, lauréat du Prix Nobel de la Paix en 2007, a été le vice-président de Bill Clinton de 1993 à 2001.