Le déversement de pétrole survenu lundi dans l'État du Michigan aurait-il pu être évité? La question a été soulevée hier alors que les efforts de nettoyage se poursuivaient dans la rivière Kalamazoo.

Les médias américains ont révélé qu'Enbridge, géant pétrolier canadien responsable de la fuite, avait reçu deux avertissements concernant le pipeline en cause dans les mois précédant la fuite.

En janvier, une agence fédérale a écrit au président d'Enbridge Energy Partners, Terry McGill, pour l'avertir que le système de vérification de l'érosion du pipeline était inadéquat.

Pour l'instant, on ignore si ce problème est en cause dans la fuite ou s'il a été corrigé par Enbridge. Le Bureau national de la sécurité des transports a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'accident.

Selon les autorités américaines, près de 4 millions de litres de pétrole ont été déversés dans la rivière Kalamazoo après la rupture d'un oléoduc de 76cm qui transporte le pétrole de l'Indiana à l'Ontario.

Selon Enbridge, la fuite a été colmatée. Les autorités redoutent cependant la contamination du lac Michigan, à 130 km en aval. Jusqu'à présent, la pollution s'étend sur près de 50 km.

Ce déversement n'a rien de comparable avec la récente marée noire dans golfe du Mexique, qui pourrait totaliser 715 millions de litres. Elle attire néanmoins l'attention des Américains, qui sont encore échaudés par la catastrophe écologique d'avril.

Greenpeace

Par ailleurs, quatre militants de Greenpeace ont été accusés de méfait hier après avoir occupé les bureaux d'Enbridge la veille à Vancouver.

Les militants voulaient dénoncer un autre projet de la firme, la construction d'un pipeline entre l'Alberta et la Colombie-Britannique.

Greenpeace s'est appuyé sur une recherche menée par le Polaris Institute pour dénoncer les risques d'un tel projet. Selon la recherche, Enbridge est responsable de 610 fuites de pétrole survenues entre 1999 et 2008.