La commission de l'Éthique de la Chambre des représentants a publié jeudi 13 chefs d'accusation visant le représentant démocrate Charles Rangel, l'un des anciens piliers de la majorité au Congrès.

M. Rangel, qui avait été contraint d'abandonner son poste de président de la commission des Affaires fiscales en mars en raison de soupçons de corruption, ne s'est pas rendu jeudi devant la commission de l'Ethique qui examinait son cas.

Parmi les irrégularités décelées par la commission au cours de deux ans d'une vaste enquête, figure la sollicitation de dons par M. Rangel de façon irrégulière pour le financement du centre Charles B. Rangel destiné à célébrer sa carrière politique de plus de 40 ans.

L'élu aurait commis plusieurs violations des règles concernant les dons aux élus et des erreurs ont été relevées dans ses déclarations fiscales.

M. Rangel conteste les chefs retenus contre lui par la commission. Ses avocats ont tenté jeudi de négocier un accord pour lui éviter un une exposition publique prolongée devant la commission.

Une telle affaire, étalée sur la place publique à près de trois mois des élections législatives, pourrait être dommageable pour la majorité démocrate.

De son côté, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a défendu son bilan concernant l'ethique jeudi au cours d'une conférence de presse. «Quand nous sommes arrivés (au pouvoir, en 2006, ndlr) nous avons mis en place la réforme de l'éthique la plus dure de cette génération», a-t-elle affirmé en vantant le bon fonctionnement de la commission de l'Ethique.

«Nous avons asséché le marais», a-t-elle dit en se référant à des pratiques qui existaient «sous la conduite des républicains». Mme Pelosi a considéré que le fait pour M. Rangel d'avoir à quitter son poste de président de commission en mars constituait une «pénalité sévère».

M. Rangel est représentant de Harlem, l'un des quartiers de la ville de New York, depuis 1971. Il est l'un des membres fondateurs du groupe des parlementaires noirs du Congrès.