Le président Barack Obama a promis mardi de continuer à se battre pour faire adopter une législation destinée à lutter contre le réchauffement, malgré une drastique révision à la baisse des ambitions d'une loi sur l'énergie par le Sénat la semaine dernière.

A l'issue d'une rencontre avec des dirigeants démocrates et républicains des deux chambres du Congrès, M. Obama a assuré que le projet en cours de discussion au Sénat, dépouillé de toute action pour réduire les gaz à effet de serre, n'était qu'un début.

Cette loi est «un pas important dans la bonne direction», a déclaré M. Obama aux journalistes dans la roseraie de la Maison Blanche. «Mais je veux insister sur le fait que ce n'est que le premier pas, et j'ai l'intention de continuer à me faire l'avocat d'une réforme plus large, qui comprendra un volet sur le climat», a-t-il dit.

Jeudi dernier, les démocrates du Sénat ont asséné un coup d'arrêt au vaste projet de loi sur l'énergie et le changement climatique, grande priorité du président, reconnaissant qu'ils ne disposaient pas de suffisamment de voix pour l'adopter.

M. Obama s'était beaucoup investi pour convaincre le Congrès d'adopter un tel projet, utilisant la tribune solennelle du Bureau ovale en juin pour affirmer en pleine marée noire dans le golfe du Mexique que «le temps d'adopter les énergies propres est venu».

Mais l'opposition républicaine dispose d'une minorité de blocage de 41 voix sur 100 au Sénat. Par ailleurs, certains démocrates sont réticents à l'idée d'approuver un plan climat qui contiendrait un système de droit d'émission de CO2 dit «cap and trade» sur le modèle européen.

Même une version du «cap and trade» limitée aux seules usines électriques, qui avait été évoquée récemment par certains élus de la majorité, n'a pu obtenir les 60 voix sur 100 requises.

Mardi, le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid, a dévoilé le premier jet d'un projet de loi beaucoup plus modeste et plus consensuel qu'il espère faire adopter avant les congés parlementaires du mois d'août.

Cette solution de rechange, qui ne remplace pas le projet de loi initial sur le climat, contient un premier volet destiné à garantir un paiement des dégâts de la marée noire du Golfe du Mexique par BP. Le texte élimine le plafond de 75 millions de dollars pour les indemnisations dues en cas de pollution.

Il contient également des mesures pour le développement de véhicules au gaz naturel.

Le plan comprend aussi un dispositif intitulé «Homestar», qui accorde des remboursements aux propriétaires de logements investissant dans l'efficacité énergétique.

Le plan propose également des mesures d'investissement en faveur de la protection de l'environnement à travers la conservation des ressources naturelles.

Toutefois, le projet ne contient pas de dispositions instaurant des normes pour l'énergie renouvelable avec des objectifs de montée en puissance du pourcentage de sources d'énergie comme l'éolien ou le solaire dans la politique énergétique américaine.

«Les chiffres que nous avons indiquent que nous n'avons pas les voix» pour ce genre de mesures malgré le soutien de plusieurs élus des deux bords au Sénat, a dit M. Reid à la presse.