BP refuse d'envoyer son directeur général, Tony Hayward, à une audition jeudi au Sénat américain sur la libération du Libyen Abdelbaset al-Megrahi condamné pour l'attentat de Lockerbie, a indiqué mardi le sénateur Robert Menendez qui a insisté en maintenant l'invitation.

La commission des Affaires étrangères du Sénat américain tiendra une audition le 29 juillet pour examiner un éventuel rôle de BP dans la libération par la justice écossaise en 2009 pour raisons de santé de M. Megrahi.

Le sénateur démocrate Menendez, qui doit présider cette séance, a dénoncé ce refus. «J'aurais pensé qu'une compagnie en délicatesse avec les Américains pour avoir dévasté le golfe du Mexique aurait coopéré entièrement», écrit M. Menendez dans un communiqué mardi.

Le sénateur qui ne se résigne pas à jeter l'éponge, a indiqué qu'il va continuer de demander la présence de M. Hayward à l'audition de jeudi.

«Il est apparemment plus important que BP et M. Hayward se concentrent sur son parachute doré de plusieurs millions de dollars, plutôt que d'aider à répondre à la question grave de savoir si la compagnie a échangé le sang (des victimes de l'attentat de Lockerbie, ndlr) contre du pétrole», poursuit M. Menendez.

BP est accusé d'avoir exercé des pressions pour la libération de Megrahi en vue de faciliter la signature d'un contrat d'exploration d'hydrocarbures au large de la Libye.

La position de BP est la suivante: la compagnie a fait pression pour que Londres accélère la conclusion d'un accord de transfèrement de prisonniers (PTA) avec la Libye pour obtenir des contrats dans ce pays, mais n'a jamais spécifiquement insisté sur le cas Megrahi.