La marée noire dans le golfe du Mexique pourrait faire perdre 22,7 milliards de dollars en recettes touristiques aux cinq États américains riverains dans les trois prochaines années, indique une étude publiée jeudi.

Ce rapport, réalisé par le cabinet de consultant Oxford Economics pour le compte de l'Association américaine du tourisme (US Travel Association), prévoit une chute marquée du tourisme dans les cinq États côtiers du golfe - Alabama, Floride, Louisiane, Mississippi et Texas - qui pourrait durer des années et avoir un impact majeur.

«Le tourisme est l'un des moteurs économiques les plus importants de la région du golfe. Les touristes y ont dépensé plus de 34 milliards de dollars en 2008», soutenant 400.000 emplois, précise le document.

Mais depuis le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon de BP et l'écoulement pendant trois mois de millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique, «les touristes ont tourné le dos en grand nombre à la région», affirme l'étude.

Et bien qu'un dispositif ait permis provisoirement de colmater la fuite de pétrole, le nombre de visiteurs dans la région n'est pas près de retrouver son niveau d'avant la crise.

«Une étude de catastrophes ayant affecté des destinations touristiques révèle que leur impact perdure longtemps après, parce qu'elles portent un coup aux images de marque et que persiste une mauvaise perception parmi les voyageurs».

Pour tenter d'établir quand les touristes reviendront en aussi grand nombre qu'avant dans la région et dépenseront autant, l'étude a examiné plusieurs catastrophes précédentes, cyclones, marées noires ou crises sanitaires.

À la Nouvelle-Orléans, plus de trois ans ont été nécessaires avant que les recettes touristiques ne retrouvent leur niveau précédant le passage de l'ouragan Katrina en 2005. Et il a fallu deux ans pour que ces mêmes dépenses retrouvent leur niveau antérieur à la catastrophe de l'Exxon Valdez, en 1989, sur les côtes de l'Alaska.

Or, «l'impact potentiel de l'actuelle marée noire est beaucoup plus vaste compte tenu de son étendue, et sa proximité avec de riches zones de pêche et de destinations touristiques populaires contribuent aussi à faire de cette catastrophe un événement unique».