Les habitudes changent aux États-Unis. De plus en plus de familles américaines prennent l'habitude de réduire leurs déchets et d'éviter tout gaspillage, en préférant par exemple les sacs en papier à ceux en plastique, en achetant du savon sans emballage et en restituant les bouteilles de lait aux fournisseurs pour qu'elles puissent être réutilisées.

L'Assemblée d'État de la Californie a même approuvé récemment un projet de loi visant à interdire les sacs plastique dans les magasins. Cette mesure doit encore être adoptée par le Sénat de cet État, mais d'autres villes des États-Unis limitent déjà l'utilisation de sacs en plastique, et trois comtés du nord de la Californie les ont totalement interdits dans les grands magasins de vente au détail.

Quand elle va au supermarché, Bea Johnson apporte ses propres récipients, dans lesquels le boucher peut mettre par exemple une côtelette de porc. Elle utilise aussi de vieux draps de lit pour fabriquer des sacs réutilisables dans lesquels elle place la nourriture qu'elle achète: du riz, des pâtes, de la bouillie d'avoine ou encore des noisettes.

En fait, elle et son mari achètent tout ce qu'ils peuvent sans emballage. De plus, ils fabriquent leurs propres produits de nettoyage et, au moins trois fois par semaine, Bea Johnson téléphone aux sociétés de marketing qui leur envoient du courrier indésirable pour qu'elles arrêtent de le faire.

«L'argent que vous pouvez économiser simplement en transportant votre propre bouteille d'eau, c'est énorme. En outre, plus vous évitez le plastique, plus vous avez de chances d'acheter des produits frais, explique Bea Johnson, qui commente son mode de vie sur son blogue.

Elle est devenue un véritable gourou pour les gens qui cherchent à vivre de la manière la plus écologique possible.

«Nous voyons sans aucun doute davantage de personnes souhaitant vivre sans gaspillage», note pour sa part Sarah Kennedy, qui travaille pour la Rainbow Food Cooperative de San Francisco, qui propose des produits divers en vrac, du shampooing aux algues marines.

«Avant, c'était les hippies amoureux des arbres qui lavaient et recyclaient leurs sacs, remarque-t-elle. Maintenant, il y a un mouvement qui touche davantage la classe moyenne. On voit plus de mamans avec leurs enfants, utilisant des boîtes Tupperware et des sacs de lin pliés avec soin.»

Bea Johnson, qui a commencé à réduire ses déchets avec la seule ambition de simplifier la vie de la famille, a vite réalisé que le fait de limiter les emballages était aussi une bonne chose pour la planète.

Les bénéfices d'une vie plus écologique se ressentent également sur la santé, selon un New Yorkais qui a écrit un livre sur le sujet, No Impact Man. Pendant un an, Colin Beavan et sa famille ont vécu sans électricité et en rejetant le moins de déchets possibles. S'ils ont mis fin à cette expérience en novembre 2007, ils se sont engagés à continuer à vivre sans acheter d'emballages.

«La plupart des produits qui font grossir, les mauvaises choses, arrivent lourdement emballés. Si vous vous limitez aux produits frais du supermarché ou du marché fermier, votre famille sera en bien meilleure santé», assure-t-il.

Colin Beavan achète la plus grande partie de son alimentation sur les marchés fermiers de l'Union Square, à Manhattan. Il redonne ses boîtes d'oeufs et ses bouteilles de lait aux agriculteurs et achète du fromage sans emballage.

«Je pense que ma famille est beaucoup plus heureuse maintenant, souligne-t-il. Il ne s'agit pas seulement d'avoir moins d'emballages. Il s'agit aussi de changer toutes vos conceptions et de vouloir moins de choses.»