L'ex-mari britannique d'Anna Chapman, arrêtée dimanche aux États-Unis dans le cadre d'une affaire d'espionnage présumée au profit de la Russie, a raconté vendredi que la jeune femme était la fille d'un ancien cadre haut placé du KGB qui «contrôlait tout dans sa vie».

Dans une interview au Daily Telegraph, Alex Chapman, interne en psychiatrie âgé de 30 ans, a expliqué que la jeune femme, à l'origine insouciante, s'est transformée en quelques années en une personne «arrogante et odieuse».

«Je ne pense pas qu'elle travaillait en tant qu'espionne ici, mais je pense qu'elle était conditionnée à cette fin», a-t-il ajouté.

Alex Chapman a confié ne pas avoir été choqué par les accusations à l'encontre de son ex-femme car elle lui avait parlé de son père, Vassili Kouchtchenko, décrit comme un cadre de haut rang du KGB.

«Anna m'a dit que son père avait occupé une position élevée dans la hiérarchie du KGB. Elle a dit qu'il avait été un agent dans la «vieille Russie»», a relevé M. Chapman.

«Son père contrôlait tout dans sa vie, et j'ai pensé qu'elle ferait n'importe quoi pour son père», a-t-il ajouté.

«Lorsque j'ai vu qu'elle avait été arrêtée sur des présomptions d'espionnage, ça n'a pas été une grande surprise pour être franc», a-t-il poursuivi, précisant avoir reçu la visite mercredi d'agents du MI5 (services secrets intérieurs britanniques) à son domicile à Bournemouth, localité du sud de l'Angleterre.

Alex Chapman a raconté avoir rencontré sa future femme, qui s'appelait alors Anna Kouchtchenko, à une fête à Londres en 2001. Âgés de 21 et 19 ans, ils se sont mariés cinq mois plus tard à Moscou.

Le couple a divorcé en 2006 mais avait maintenu le contact.

La jeune femme a travaillé à Londres pendant plusieurs années.

Anna Chapman fait partie des dix personnes arrêtées aux États-Unis, ainsi qu'une onzième qui a pris la fuite à Chypre, accusées par le FBI d'avoir fait partie, pour certaines depuis des décennies, d'un réseau d'espionnage au profit de la Russie.

Elle suscite un vif intérêt dans les médias du monde entier, présentée comme une «femme fatale» -en français dans la presse anglophone- avec sa flamboyante chevelure rousse et ses yeux verts.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué qu'une enquête était en cours sur les liens d'Anna Chapman avec le Royaume-Uni.