Cinq agents soupçonnés de travailler pour la Russie ont été maintenus en détention jeudi par la justice américaine, alors que «de nouvelles informations» non communiquées ont été reçues dans ce dossier.

Au tribunal fédéral de Boston, la juge Jennifer Boal a fixé une nouvelle audience au 16 juillet pour examiner une éventuelle mise en liberté sous caution de Donald Howard Heathfield et Tracey Lee Ann Foley.

Une réunion à huis clos a ensuite commencé en présence du couple et de leurs avocats pour examiner la question de la garde de leurs enfants, a-t-on appris de source judiciaire.

À Alexandria, près de Washington, le juge a également reporté à vendredi 13h30 l'audience prévue pour trois autres suspects, à la demande d'un avocat de la défense qui a indiqué avoir reçu «de nouvelles informations».

Très jeunes, Michael Zottoli, Patricia Mills et Mikhaïl Semenko sont brièvement apparus devant le juge habillés d'uniformes de détenu verts foncés, avec le mot «PRISONER» écrit dans le dos.

Une autre audience devait se dérouler à New York à 16h00 pour quatre autres suspects.

Une jeune Russe, Anna Chapman, 28 ans, arrêtée à New York, ne devait pas comparaître, le juge lui ayant déjà refusé la liberté sous caution lors d'une première audience lundi.

Un onzième homme, Christopher Robert Metsos, 54 ou 55 ans, arrêté brièvement à Chypre et libéré sous caution, ne s'est pas présenté mercredi devant la police de Larnaca comme les termes de sa libération le stipulaient, et Chypre a perdu sa trace.

Le département d'État s'est dit «déçu» jeudi par la manière dont Chypre a géré cette affaire.

Le FBI (police fédérale) accuse ces onze personnes d'avoir travaillé, pour certaines depuis des décennies, au profit de la Russie.

Le FBI affirme avoir mené cette enquête depuis près de 10 ans, mais rien n'a encore filtré sur l'importance des informations fournies par ces agents présumés, qui étaient chargés, selon les plaintes déposées aux greffes des tribunaux, «d'infiltrer des cercles de pouvoir».

Moscou et Washington ont tenté de calmer le jeu ces derniers jours et multiplié les déclarations affirmant que l'embellie que connaissent leurs relations n'était pas menacée et qu'aucun diplomate russe n'allait être expulsé.

Aucun des onze espions présumés n'a encore été inculpé formellement d'espionnage par la justice américaine.

À New York, une audience préliminaire sur le fond a été fixée au 27 juillet pour les prévenus Richard et Cynthia Murphy, arrêtés dimanche dans le New Jersey, Juan Lazaro et la journaliste Vicky Pelaez, arrêtés le même soir à leur domicile à Yonkers (banlieue nord de New York), et la femme d'affaires russe Anna Chapman, résidant à New York dans le quartier des affaires au sud de Manhattan, la seule dont la nationalité semble confirmée à ce jour.

Lundi dernier, le juge James Cott avait ordonné leur maintien en détention, arguant d'un «risque de fuite», et la disparition de Christopher Robert Metsos à Chypre va probablement le renforcer dans cette conviction.

L'homme, qui fait l'objet d'une notice rouge d'Interpol, avait été appréhendé à l'aéroport de Larnaca au moment où il s'apprêtait à prendre un vol pour Budapest, puis libéré contre une caution de 26 500 euros, en attendant son éventuelle extradition vers les États-Unis, qui devait être étudiée à compter du 29 juillet.