Le président Barack Obama a appelé jeudi à une vaste réforme de la politique d'immigration américaine, qu'il a jugée «en panne», et a demandé aux républicains de prendre part à cet effort au-delà des querelles politiques.

Dans son premiers discours important sur l'immigration depuis le début de sa présidence en janvier 2009, Barack Obama s'est dit prêt à avancer. Il n'a cependant pas évoqué de nouvelles propositions ou de concessions qui l'aideraient à faire adopter la réforme au Congrès. «La question de savoir qui est autorisé et qui n'est pas autorisé à entrer dans notre pays, et dans quels termes, a toujours été conflictuelle», a déclaré le président, qui s'exprimait à l'American University de Washington. «Ça reste vrai aujourd'hui et ça a même empiré en raison de l'incapacité d'un certain nombre d'entre nous, à Washington, à réparer un système en panne», a-t-il dit.

Barack Obama a déploré le fait que la réforme de l'immigration ait été «prise en otage par des querelles politiques et des marchandages boutiquiers» et par l'idée qu'il vaut mieux ne pas se frotter à une question aussi «sensible».

«Je suis prêt à avancer. La majorité des démocrates sont prêts à avancer. Et je pense que la majorité des Américains sont prêts à avancer», a déclaré Barack Obama, tout en prévenant que «le problème» ne serait pas résolu sans un «consensus des deux partis».

Lors de sa campagne présidentielle, M. Obama avait promis de se faire l'avocat d'un plan offrant un statut légal aux clandestins présents sur le sol américain, malgré l'échec en la matière de l'administration de son prédécesseur George W. Bush.

Le lieu même où M. Obama s'est exprimé est symbolique. C'est dans cette université de la capitale qu'en 2008, il avait reçu le soutien du «lion du Sénat», le démocrate Edward Kennedy, qui avait contribué à le conduire à la Maison-Blanche.

Le sénateur, décédé l'an dernier, était un ardent défenseur de la réforme de l'immigration et avait joué un rôle clé pour défendre le texte qui avait été retoqué sous la présidence Bush.

Le débat politique déjà intense sur ces questions s'est enflammé ces derniers mois dans le pays après l'adoption d'une loi controversée dans l'Arizona (sud-ouest) assimilée par ses adversaires à une légalisation du délit de faciès, et à l'approche des élections de mi-mandat au mois de novembre.

Les perspectives de l'adoption d'une vaste réforme paraissent donc ténues en raison de ce contexte électoral et des clivages politiques marqués sur cette question.

L'adoption d'une telle loi nécessiterait le soutien des républicains, or bon nombre d'entre eux assimilent cette réforme à une «amnistie» offerte aux clandestins

Un tentative du Sénat pour élaborer un texte de compromis entre les deux grands partis a échoué cette année.