La candidate du président américain Barack Obama à la Cour suprême, Elena Kagan, a déclaré mardi qu'elle était contre la loi obligeant les militaires homosexuels à taire leur orientation sexuelle, tout en assurant qu'elle respectait l'armée.

Fruit d'un compromis en 1993 entre le président Bill Clinton, le Congrès et l'armée, la loi baptisée «Don't ask, don't tell» («Ne rien demander, ne rien dire») impose aux militaires homosexuels de ne pas dévoiler leur orientation sexuelle, sous peine d'être exclus de l'armée.

«Je pense que la politique +Don't ask, don't tell+ est peu judicieuse et injuste. Je le pensais à ce moment là (en 1993) et je le pense maintenant», a déclaré Mme Kagan au sénateur républicain Jeff Sessions au deuxième jour de son audition devant la commission Judiciaire du Sénat en vue de sa confirmation.

Mme Kagan a été critiquée ces dernières semaines pour avoir refusé l'entrée du campus de Harvard aux militaires venus recruter, une pratique traditionnelle de la prestigieuse université.

«Je respecte l'armée», a déclaré mardi Mme Kagan.

Mme Kagan devrait obtenir, sauf surprise, la confirmation de sa nomination à la haute Cour où elle succédera au juge John Paul Stevens, 90 ans, qui a annoncé son départ.

Les décisions des neuf juges de la Cour suprême telles que celle de 1954 mettant fin officiellement à la ségrégation raciale ou celle rendant l'avortement légal en 1973, façonnent la société américaine.

«Je ne suis pas tout à fait sûre de la façon dont je pourrais décrire ma politique, mais ce que sais c'est que ma politique serait, doit être, complètement séparée de mon jugement», a également assuré Mme Kagan, dépeinte par l'opposition républicaine sous les traits d'une militante de gauche.