Les États-Unis ont étudié la possibilité d'une frappe nucléaire contre la Corée du Nord en 1969 mais des conseillers du président d'alors, Richard Nixon, ont estimé qu'il valait mieux s'en abstenir, selon des documents déclassifiés rendus publics mercredi.

En 1969, la Corée du Nord avait abattu un avion espion américain survolant la mer du Japon, tuant 31 personnes à bord. L'administration Nixon avait alors décidé de ne pas mener de représailles mais de continuer à effectuer des vols de reconnaissance et des exercices navals.

Les documents déclassifiés, obtenus par le département des Archives de sécurité nationale de l'université George Washington, montrent que l'administration avait pourtant étudié plusieurs réponses possibles, y compris des attaques conventionnelles et nucléaires.

Selon l'un de ces plans, dont le nom de code était «Freedom drop», les Etats-Unis auraient utilisé des armes nucléaires tactiques pour détruire des centres de commandement militaires ainsi que des bases aériennes et navales nord-coréennes.

Les pertes civiles se seraient élevées «entre environ 100 et quelques milliers», selon une note alors classifiée adressée au conseiller à la sécurité nationale de Nixon, Henry Kissinger, par le secrétaire à la Défense, Melvin Laird.

Rien n'indique cependant que l'administration américaine ait sérieusement envisagé une frappe nucléaire. Le document conseillait de n'y recourir que si la Corée du Nord menait une attaque aérienne visant le Sud.

Un autre document cite des propos de Kissinger lors d'une réunion à la Maison Blanche. Face à la Corée du Nord, «il faut paraître déterminé et, si le but est d'empêcher une réponse (militaire), l'action devrait consister à frapper un grand coup», dit-il.

«Si la même situation se présentait aujourd'hui, (Nixon) soit ne ferait probablement rien, soit choisirait une option située au point extrême de l'éventail des possibilités».

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