Les États-Unis ont salué dimanche la décision israélienne de desserrer le blocus de la bande de Gaza et invité le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche, signe d'un réchauffement entre les deux alliés après une période houleuse.

Israël a confirmé dimanche la levée de l'embargo sur tous les «biens à usage civil», tout en maintenant son blocus maritime pour empêcher l'importation de matériel de guerre dans ce territoire palestinien. Cette décision intervient à la suite de multiples pressions internationales pour desserrer ce blocus de la bande de Gaza qu'avait tenté de briser une flottille d'aide multinationale arraisonnée par l'armée israélienne le 31 mai.

Cette opération avait fait neuf morts parmi les passagers, provoquant de nombreuses protestations dans le monde.

«Nous pensons que la mise en oeuvre des mesures annoncées par le gouvernement israélien aujourd'hui amélioreront la vie des habitants de Gaza et nous continuerons à soutenir cette action», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs.

«Il ne doit pas y avoir de confrontations inutiles et nous exhortons toutes les parties à agir de façon responsable pour répondre aux besoins des habitants de Gaza», a-t-il ajouté.

Mais Washington a rappelé qu'il attendait d'autres gestes de la part des Israéliens.

«Il reste davantage à faire et le président se réjouit de discuter de cette nouvelle politique et de mesures supplémentaires avec le Premier ministre Netanyahu lors de sa visite à Washington le 6 juillet», a ajouté M. Gibbs.

A la suite du raid israélien contre la flottille humanitaire, M. Netanyahu avait remis sa venue aux Etats-Unis, prévue initialement le 1er juin.

Selon la radio militaire, l'annonce israélienne a «facilité» l'organisation de cette rencontre entre les deux dirigeants qui s'étaient quitté en froid lors de la dernière visite de M. Netanyahu à Washington le 24 mars.

Washington avait très mal réagi à l'annonce de constructions israéliennes à Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville dont l'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale.

L'annonce de la visite de M. Netanyahu a été faite par le secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, lors d'un entretien à la chaîne de télévision ABC. Ce dernier a dit qu'il pensait que le Premier ministre israélien était prêt à prendre des risques importants pour parvenir à la paix.

«Je veux dire qu'il a toujours été clair quant à ses intentions ainsi que sur ce qu'il doit faire», a expliqué le secrétaire général de la Maison-Blanche.

«Et le président (Obama) a été clair quant à ce que nous devons faire pour saisir ce moment opportun dans la région pour faire enfin la paix, une paix dans laquelle Israël se sente en sécurité et qui réponde aux aspirations de souveraineté des Palestiniens, ce qui est possible», a-t-il ajouté.

«Nous étions proches (de la paix) à Camp David en 2000 et il est temps maintenant, étant donné où nous sommes, de trouver l'équilibre approprié donnant à Israël (...) un engagement ferme dont ce pays a besoin pour sa sécurité et répondant aux besoins de souveraineté des Palestiniens», a poursuivi Rahm Emanuel.

Le 9 juin, Barack Obama avait dit espérer des «progrès significatifs» cette année au Proche-Orient malgré l'affaire de la flottille, alors qu'il recevait le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas à la Maison Blanche. M. Obama avait promis que les Etats-Unis pèseraient «de tout leur poids» pour faire sortir le processus de paix de «l'impasse».