La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton n'aura pas à répondre de son salaire devant la Cour suprême qui a rejeté lundi la plainte déposée par un de ses employés contestant son entrée au gouvernement.

La plus haute juridiction des États-Unis a décidé lundi de ne pas se saisir de l'affaire évoquant un «défaut de juridiction».

L'affaire remonte aux tout premiers jours de l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche. David C. Rodearmel, haut responsable au département d'État avait déposé plainte contre Mme Clinton contestant son arrivée à la tête de la diplomatie américaine parce que le salaire accordé au Secrétaire d'État avait été augmenté plusieurs fois par le Sénat au cours de son deuxième mandat (2007-2009).

Selon le groupe de pression conservateur Judicial Watch qui s'est associé à la plainte, la «clause d'inégibilité» de l'article I section 6 de la Constitution américaine prévoit qu'une hausse de salaire d'un poste gouvernemental votée par un sénateur empêche celui-ci de briguer ce poste.

Le groupe précise dans un communiqué que cette clause a été «conçue par les pères fondateurs pour protéger la vie politique de la corruption».

Réélue sénatrice de New York en 2007, Mme Clinton a voté trois fois en à peine deux ans l'augmentation du salaire de la locataire du Département d'État, à l'époque Condoleeza Rice, jusqu'à atteindre 196 700 dollars annuels, selon le texte de la plainte dont l'AFP s'est procuré copie.

M. Rodearmel, un ancien officier de l'armée américaine, affirme qu'il «ne peut pas» servir sous la secrétaire d'État Hillary Clinton parce que cela équivaudrait pour lui à violer son serment prononcé sur la Constitution lors de sa prise de fonction au département d'État en 1991, a expliqué Judicial Watch.

En décembre 2008, le Congrès avait cependant essayé de contourner la «clause d'inégibilité» par un arrangement, dit «de Saxbe» (du nom du sénateur républicain qui l'a initié) et avait ramené le salaire de la secrétaire d'État à son niveau en vigueur en 2007