Le groupe pétrolier britannique BP a indiqué vendredi que la marée noire, provoquée par le sinistre de sa plateforme dans le golfe du Mexique, lui avait déjà coûté près d'un milliard de dollars, alors que la tentative de colmatage de la fuite se poursuivait.

«Le coût à ce jour s'élève à environ 930 millions de dollars», soit plus de 750 millions d'euros, a précisé BP dans un communiqué, expliquant que cette estimation incluait l'ensemble des dépenses qu'il a engagées jusqu'ici en liaison avec la marée noire (frais de confinement et de nettoyage, sommes versées aux États côtiers, dommages déjà remboursés, opérations pour tenter de colmater la fuite de pétrole...).

Le groupe a cependant ajouté qu'il était «trop tôt pour quantifier les autres coûts potentiels et les responsabilités associés à l'incident».

Depuis l'explosion et le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon, l'estimation du coût pour BP a enflé de manière vertigineuse au fil des semaines, triplant par rapport à une estimation initiale de 350 millions de dollars le 10 mai, au fur et à mesure que le pétrole se répandait dans le golfe du Mexique, provoquant ce qui s'annonce comme la pire marée noire dans l'histoire des États-Unis.

Parallèlement, le groupe a confirmé que les opérations visant à colmater le puits de pétrole se poursuivaient et qu'il continuait d'injecter des fluides pour contenir le pétrole à l'intérieur du puits avant de passer à la phase de cimentation.

«Ces opérations continuent et il est estimé qu'elles pourraient durer encore 24 à 48 heures», a indiqué le patron du groupe britannique Tony Hayward, dans un courrier électronique aux employés de BP, dont l'AFP a reçu une copie.

«Si le puits était "bouché" avec succès, les opérations de cimentage devraient suivre», a-t-il ajouté.

Jeudi, le pétrole avait cessé de s'écouler du puits grâce à cette opération de colmatage, mais les autorités avaient averti qu'il était trop tôt pour crier victoire.

Tony Hayward a réitéré cet appel à la prudence, répétant dans son message aux employés qu'une telle tentative de colmatage «n'a jamais été tentée à de telles profondeurs» (sous 1 500 mètres d'eau) et que son succès définitif était «incertain». Il a rappelé que le groupe préparait des procédures alternatives au cas où le colmatage échouerait, comme la pose d'un «couvercle» de confinement.