L'administration du président Barack Obama a annoncé lundi soutenir l'initiative d'élus du Congrès de faire adopter une loi abrogeant le tabou homosexuel dans l'armée américaine, une fois levées toutes les réserves du ministère de la Défense.

Dans une lettre envoyée au sénateur indépendant Joseph Lieberman, le responsable du budget à la Maison Blanche, Peter Orszag, affirme que «l'administration soutient l'amendement» que l'élu propose, et qui vise à imposer une politique de «non-discrimination sur l'orientation sexuelle dans l'armée».

Fruit d'un compromis en 1993 entre le président Bill Clinton, le Congrès et l'armée, la loi baptisée «Don't ask, don't tell» («Ne rien demander, ne rien dire») impose aux militaires homosexuels de ne pas dévoiler leur orientation sexuelle, sous peine d'être exclus de l'armée.

La nouvelle loi n'entrerait en vigueur qu'une fois qu'un «groupe de travail» du Pentagone aura rendu au secrétaire à la Défense Robert Gates un rapport contenant des recommandations sur l'application concrète dans l'armée de l'abrogation, rapport destiné à aborder les «préoccupations» des militaires sur la question.

M. Orszag a affirmé que «l'opinion de l'administration est que cet amendement répond aux préoccupations soulevées par le secrétaire à la Défense et le chef d'état-major interarmées», l'amiral Michael Mullen.

MM. Gates et Mullen ont tous deux indiqué récemment soutenir l'abrogation de la loi «don't ask, don't tell», mais pas dans l'immédiat, préférant attendre après le 1er décembre 2010 que le rapport soit rendu.

M. Obama s'était engagé dès sa campagne à abroger cette loi, une promesse que lui rappellent régulièrement des groupes de lutte pour la défense des droits des homosexuels.

Pour devenir loi, le texte devra être adopté tant par la Chambre des représentants que par le Sénat.