«Si vous avez un candidat démocrate qui mène une bonne campagne, une campagne forte, il peut gagner, même dans une circonscription difficile.»

L'homme qui parle ainsi, David Axelrod, conseiller à la Maison-Blanche, a trouvé matière à se réjouir dans les résultats électoraux de mardi aux États-Unis, et ce, malgré la défaite du sénateur Arlen Specter en Pennsylvanie et les difficultés de la sénatrice Blanche Lincoln en Arkansas, deux candidats qui avaient pourtant reçu l'appui de Barack Obama et de l'establishment démocrate.

 

Dans une élection partielle tenue dans la circonscription de l'ancien représentant de Pennsylvanie Jack Murtha, mort en février, le candidat démocrate Mark Critz a remporté la victoire avec 53% des suffrages, contre 45% pour son adversaire républicain. Même si les électeurs de cette circonscription avaient réélu le démocrate Murtha avec 58% des suffrages en 2008, ils avaient préféré John McCain à Barack Obama lors de l'élection présidentielle de la même année.

«Quand Murtha est mort, le Parti républicain était très confiant de remporter ce siège, a déclaré David Axelrod mardi soir. Le démocrate l'a emporté avec plus qu'une poignée de points. Les idées reçues sur ce qui se passera cette année sont donc suspectes.»

Tendance historique

Se fiant à la tendance historique et aux sondages actuels, plusieurs experts ont prédit que les démocrates perdront en novembre plusieurs sièges au Congrès à l'occasion des élections de mi-mandat, qui renouvelleront le tiers du Sénat et l'ensemble de la Chambre des représentants. Quant aux républicains, ils ont bon espoir de mettre fin à la majorité de 40 sièges dont jouissent les démocrates à la Chambre, compte tenu du mécontentement de l'électorat à l'égard de Washington.

Or, pour atteindre cet objectif, ils ne pourront pas se permettre de perdre des circonscriptions comme celle de Mark Critz, ce qu'un dirigeant républicain a reconnu hier.

«Je pense que nous regagnerons la majorité (à la Chambre), mais le résultat d'hier soir prouve que nous avons beaucoup de travail à accomplir et que nous ne pouvons rien tenir pour acquis», a déclaré le représentant républicain de Virginie, Eric Cantor, à des journalistes.

Contrairement à son adversaire républicain, Mark Critz a fait campagne exclusivement sur des questions locales.

Quelle influence ?

La Maison-Blanche a quand même dû reconnaître les limites de l'influence de Barack Obama lors des primaires démocrates pour les élections sénatoriales de Pennsylvanie et d'Arkansas, où des outsiders ont frustré ses candidats préférés. Heureusement pour elle, la sénatrice d'Arkansas, Blanche Lincoln, aura la chance de se reprendre en juin au deuxième tour face à son adversaire démocrate, le lieutenant-gouverneur Bill Halter.

Mais les résultats de ce rendez-vous électoral pourraient bien ressembler à ceux qui ont mis fin mardi à la longue carrière d'Arlen Specter au Sénat.