Plus de deux tiers des sénateurs américains ont signé une lettre au président Barack Obama soutenant les efforts de l'administration en vue d'une éventuelle ratification du traité d'Ottawa interdisant les mines antipersonnel, a-t-on appris mercredi auprès du Sénat.

Au total, 68 sénateurs, dont 10 républicains, soutiennent la décision de l'administration de conduire un examen de la politique américaine sur la question.

La lettre est un premier indicateur du soutien des élus en faveur d'une ratification, mais ne constitue pas un engagement ferme de la part des 68 sénateurs pour une ratification.

La ratification d'un traité international au Sénat nécessite les voix de 67 sénateurs sur 100.

«Nous pensons qu'à travers un examen méticuleux, l'administration peut identifier tout obstacle à une ratification du Traité et mettre en place un plan pour les surmonter le plus vite possible», écrivent les sénateurs dans leur lettre datée de mardi.

En novembre, à quelques jours d'une Conférence de révision du traité, les États-Unis avaient indiqué que la position américaine restait de ne pas signer le traité.

L'examen de la politique américaine sur les mines antipersonnel actuellement conduite par l'administration devrait se terminer au cours de l'été, a estimé le sénateur démocrate Patrick Leahy, initiateur de la lettre et partisan affiché de la ratification du traité d'Ottawa de 1997.

«Les mines antipersonnel, qui sont déclenchées par les victimes, n'ont pas de place dans l'arsenal des armées modernes», a déclaré M. Leahy devant le Sénat mardi.

L'un des arguments développés au moment de la signature du traité, notamment par le Pentagone, est que les États-Unis pourraient avoir besoin de ces engins dans la péninsule coréenne pour retarder une éventuelle invasion de la part de la Corée du Nord. Mais M. Leahy précise que l'armée américaine n'utilise plus les mines en Corée.

Depuis 1997, le traité d'Ottawa a été signé par 158 pays, dont un certain nombre d'alliés des États-Unis au sein de l'OTAN.