La puissante Association américaine de défense des libertés civiles (Aclu) et d'autres groupes de défense des droits civils ont déposé lundi une plainte en nom collectif devant la justice fédérale pour protester contre la loi migratoire en Arizona, qu'ils jugent discriminatoire.

Cette loi très controversée, promulguée le 23 avril dernier par la gouverneur de l'Arizona, Jan Brewer, autorise notamment la police à contrôler le statut migratoire de quelqu'un en cas de «doute raisonnable».

Pour l'Aclu et les autres associations américaines de défense des droits civils, cette loi légalise «le délit de faciès pour les personnes de couleur», viole la constitution des États-Unis et contrevient aux prérogatives fédérales en matière de politique migratoire.

«La loi (migratoire) de l'Arizona est par essence non-américaine: nous ne sommes pas un pays où l'on doit montrer ses papiers, ni un pays qui vous soumet au harcèlement, à un contrôle ou à une arrestation simplement parce que quelqu'un pense que vous êtes étranger», déclare dans un communiqué Omar Jadwat, avocat de l'Aclu.

«Cette loi viole la constitution et interfère avec la loi fédérale, et nous croyons fermement que nous l'empêcherons d'entrer en vigueur», ajoute-t-il.

La coalition d'associations représente notamment Jim Shee, un citoyen américain d'ascendance espagnole et chinoise, résidant en Arizona. M. Shee affirme être d'ores-et-déjà victime de contrôles au faciès de la part de la police, alors même que la loi n'est pas encore entrée en vigueur.

Le texte, qui a provoqué une levée de boucliers aux États-Unis, a été qualifié d'«irresponsable» par le président Barack Obama. Mais il est populaire en Arizona, l'un des quatre États frontaliers du Mexique, devenu l'un des principaux points d'entrée des immigrés illégaux aux États-Unis.

Au niveau national, la loi a le soutien de 59% de la population, selon les derniers sondages.